En Algérie, une situation inédite concernant la livraison de véhicules neufs suscite l’inquiétude d’une large frange de la population. Le député Mohamed Said Anseur, représentant de la wilaya d’Oum El Bouaghi, a récemment interpellé, par voie écrite, le ministre de l’Industrie, Sifi Ghrieb, au sujet du blocage persistant dans la livraison de véhicules neufs commandés depuis plus d’une année. Cette question parlementaire met en lumière le cas spécifique des voitures de marque Geely, que près de 28 000 citoyens attendent encore, malgré avoir entamé et finalisé toutes les démarches administratives nécessaires à leur acquisition. Le retard prolongé de ces livraisons pèse lourdement sur les clients qui, dans la majorité des cas, ont contracté des engagements financiers et organisationnels en prévision de la réception de leurs véhicules neufs en Algérie.
La problématique est d’autant plus marquante que ces citoyens ont placé leur confiance dans un processus jugé jusque-là fiable, espérant profiter de l’ouverture du marché automobile en Algérie pour acquérir des véhicules neufs dans un cadre réglementaire structuré. Le député Anseur a souligné, dans sa correspondance adressée à Sifi Ghrieb, que les démarches accomplies par les acheteurs ont été rigoureusement respectées, du dépôt de dossier jusqu’au paiement des avances requises. Cependant, malgré cet effort collectif et l’optimisme initial, la situation demeure figée, laissant place à une frustration grandissante au sein des familles concernées. Il appelle donc à une réaction immédiate et structurée des autorités, insistant sur la nécessité pour le ministère de l’Industrie de faire preuve de transparence et de dévoiler les préparatifs engagés pour désamorcer cette crise.
Cette accumulation de 28 000 véhicules neufs non livrés en Algérie reflète non seulement un dysfonctionnement dans la chaîne logistique, mais aussi une faiblesse au niveau de la communication entre les institutions concernées et les consommateurs. Les citoyens concernés expriment un profond désarroi face à l’absence d’échéancier clair, ce qui rend leur quotidien encore plus complexe dans un contexte économique déjà fragile. Dans ce sens, le parlementaire du MSP, très actif dans le suivi de ce dossier, n’a pas hésité à qualifier la situation d’« injuste », dénonçant un traitement qu’il estime préjudiciable aux droits des consommateurs algériens. Il rappelle qu’un véhicule neuf n’est pas un simple produit de confort, mais souvent un outil essentiel à l’activité professionnelle ou à la gestion des affaires familiales.
Face à ces constats, l’appel lancé à Sifi Ghrieb vise à susciter une action rapide, coordonnée et concrète. L’Algérie ne peut se permettre de compromettre la confiance des citoyens dans la capacité des institutions à assurer un service transparent et efficace, notamment dans un secteur aussi sensible que celui de l’automobile. Le député appelle donc à la mise en œuvre de solutions à court terme, telles que la clarification des délais de livraison des véhicules neufs en Algérie, la facilitation des procédures de dédouanement, l’amélioration de la logistique d’importation, et la création de canaux d’information directs entre les concessionnaires, le ministère et les acheteurs.
L’intervention attendue de Sifi Ghrieb pourrait ainsi constituer un tournant dans la gestion de ce dossier, et potentiellement restaurer la confiance entre les citoyens et les structures officielles chargées de réguler ce marché stratégique. La situation actuelle reste donc sous haute surveillance, tant de la part des clients concernés que des acteurs politiques et économiques du pays.