Rayan Cherki va rejoindre pour la première fois l’équipe de France sous les ordres de Didier Deschamps. Cette convocation, fruit d’une saison remarquable avec l’Olympique Lyonnais, marque une étape importante dans la carrière du jeune milieu offensif. Mais à peine intégré au groupe tricolore, Cherki a eu droit à un recadrage subtil mais clair de la part de Deschamps.
Lors d’une conférence de presse, tenue ce mercredi en marge de l’annonce de la liste des bleus pour la Ligue des nations, où une simple question sur l’utilisation d’un joueur « singulier » a déclenché une réponse longue et très ciblée. Lorsque l’on évoque le terme « singulier » pour parler de Cherki, le sélectionneur Deschamps sourit, mais ne laisse rien passer.
«Il s’inscrit toujours un collectif. Il a des qualités individuelles pour faire des différences. Il est souvent utilisé dans deux positions, excentré côté droit – même si je sais que ce n’est pas là qu’il préfère être, ou dans l’axe. Il faut juste qu’il garde sa spontanéité, sa créativité, en étant le plus naturel possible. C’est une étape importante pour lui qui demandera confirmation. Après, pour moi, ce n’est pas un joueur singulier. C’est un joueur qui a des qualités de créativité, d’élimination, qui ont pu énerver pendant des périodes parce que ce n’était pas toujours efficace, mais il faut surtout qu’il garde ça. Après, dans le travail collectif et défensif (il sourit), ça a été pire mais il reste encore des choses à améliorer. Mais le plus important c’est quand il a le ballon et ce qu’il est capable d’en faire. », a détaillé Deschamps.
Cette remarque n’est pas anodine, car elle intervient à un moment où Cherki est en pleine ascension. Auteur de 12 buts et 19 passes décisives en 41 matchs avec Lyon lors de la saison 2024-2025, Cherki s’est illustré comme l’un des meilleurs meneurs de jeu du championnat. Deschamps ne pouvait pas ignorer de telles statistiques, mais la convocation de Cherki ne s’est pas faite sans réflexion. Deschamps, toujours très précis dans ses choix, a rappelé en conférence de presse qu’il avait longuement discuté avec Gérald Baticle, son collaborateur, avant de prendre cette décision. Selon lui, Cherki aurait même pu rejoindre les Bleus dès le mois de mars, en raison de ses performances exceptionnelles.
La convocation de Cherki soulève aussi des interrogations liées à ses origines, notamment sur la possibilité qu’il avait de représenter l’Algérie ou l’Italie. Interrogé à ce sujet, Deschamps a été catégorique. « Je n’ai jamais empêché un joueur de choisir ou de le bloquer », a-t-il affirmé. « Quand je les prends, c’est pour nos besoins mais pas pour les empêcher de faire autre chose. À aucun moment je n’ai joué avec ça depuis que je suis sélectionneur. Je ne jouerai jamais avec cette liberté », a précisé Deschamps, visiblement déterminé à clarifier les choses.
Ainsi, le cas Cherki devient un sujet central dans la gestion de l’effectif tricolore. Deschamps sait qu’il doit intégrer un joueur aussi talentueux que Cherki avec prudence, en dosant parfaitement la liberté offensive et l’exigence collective. Si Cherki a conquis les terrains de Ligue 1, il doit maintenant s’imposer dans un cadre beaucoup plus structuré, sous l’œil vigilant de Deschamps.