Abdelmadjid Tebboune a quitté l’Algérie ce jeudi pour se rendre en Éthiopie, où il représentera le pays lors de la 38ᵉ session ordinaire de la Conférence des chefs d’État et de gouvernement de l’Union africaine. Accompagné d’une délégation officielle, le président algérien prendra part à des discussions stratégiques sur l’avenir du continent, dans un contexte international marqué par des enjeux politiques et économiques majeurs.
L’Union africaine se prépare à aborder des dossiers cruciaux qui façonneront les prochaines années. La réforme de ses institutions, l’élection de nouveaux membres dans des organes clés, et la consolidation de la Zone de libre-échange africaine figurent parmi les priorités. L’Algérie, acteur engagé dans le développement du continent, entend y défendre sa vision d’une coopération renforcée et d’une souveraineté économique accrue. La ZLECAF, projet ambitieux visant à dynamiser les échanges intra-africains, devrait bénéficier d’un coup d’accélérateur lors de ce sommet. Alger plaide pour un cadre juridique solide, capable d’éviter les déséquilibres et de garantir une intégration économique harmonieuse.
Sur le plan diplomatique, la présence du président Tebboune intervient dans un climat de tensions régionales et de repositionnements stratégiques. L’Algérie, qui a multiplié ces derniers mois les initiatives de médiation, notamment dans le dossier sahélien, entend réaffirmer son rôle de puissance stabilisatrice. La question du Conseil africain de paix et de sécurité sera particulièrement scrutée, alors que plusieurs pays sont en lice pour y siéger. Alger, avec sa politique de non-ingérence et de soutien aux solutions africaines, veut peser dans les orientations de cet organe essentiel à la gestion des conflits sur le continent.
Les enjeux humanitaires et environnementaux ne seront pas en reste. L’Union africaine prévoit d’officialiser un mécanisme de préparation et de réponse aux catastrophes, dans un contexte où les crises climatiques et sanitaires deviennent de plus en plus préoccupantes. L’Algérie, qui a connu ces dernières années des feux de forêt dévastateurs et des sécheresses inquiétantes, soutient une approche concertée face aux défis environnementaux. Une coopération accrue en matière de gestion des ressources naturelles et de lutte contre les changements climatiques pourrait voir le jour, avec des engagements plus concrets de la part des États membres.
Le sommet de l’Union africaine représente aussi une opportunité pour l’Algérie de renforcer ses relations bilatérales avec plusieurs pays du continent. En marge des travaux, Abdelmadjid Tebboune devrait tenir des rencontres avec d’autres chefs d’État pour discuter de partenariats économiques et politiques. La diplomatie algérienne, qui mise sur un renforcement de ses liens avec l’Afrique subsaharienne, cherche à consolider ses accords commerciaux et à favoriser les investissements dans des secteurs stratégiques.
Cette visite présidentielle s’inscrit dans une dynamique plus large de repositionnement de l’Algérie sur la scène africaine. Depuis son arrivée au pouvoir, Abdelmadjid Tebboune a fait de la relance du partenariat africain une priorité, misant sur une présence accrue dans les instances continentales. Cette stratégie vise à réaffirmer le rôle de l’Algérie comme acteur clé du développement africain, à l’heure où les équilibres géopolitiques se redessinent.
Alors que les travaux du sommet débuteront le 15 février, l’Algérie compte bien faire entendre sa voix sur les grands dossiers à l’ordre du jour. La volonté de renforcer l’unité africaine face aux défis communs, de promouvoir des solutions économiques adaptées aux réalités du continent et d’affirmer une autonomie stratégique face aux influences extérieures, seront au cœur des discussions. Pour Abdelmadjid Tebboune, cette participation est une nouvelle occasion de marquer l’engagement de l’Algérie dans l’édification d’une Afrique plus forte et plus solidaire.
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