La compagnie aérienne nationale algérienne, a été secouée par un scandale judiciaire. Deux des employés d’Air Algérie ont été condamnés à de la prison ferme pour avoir divulgué le cahier des charges relatif à l’acquisition de 15 nouveaux avions. Il s’agit d’une affaire de corruption, de trahison et d’atteinte à la sécurité nationale.
Le cahier des charges est un document qui détaille les caractéristiques techniques, les conditions de livraison, les modalités de paiement et les critères de sélection des avions que Air Algérie souhaite acheter. Il s’agit d’un document confidentiel, qui ne doit pas être communiqué à des tiers, sous peine de sanctions pénales.
Or, en septembre 2022, Air Algérie a lancé une consultation en vue de l’acquisition de 15 nouveaux avions, pour renouveler sa flotte vieillissante. Elle a sollicité les offres des deux principaux constructeurs aéronautiques du monde, l’américain Boeing et l’européen Airbus. Elle a élaboré un cahier des charges, qui a été confié à une commission interne, composée de cadres et de techniciens de la compagnie.
Mais le fameux document a fuité, et a été transmis à des personnes extérieures à la commission. Parmi elles, Walid Benflis, le fils de l’ex-premier ministre Ali Benflis, qui est un homme d’affaires. Il aurait reçu le cahier des charges de la part d’une hôtesse de l’air d’Air Algérie, qui était sa maîtresse. Il aurait ensuite tenté de le vendre à des intermédiaires, qui auraient des liens avec les constructeurs aéronautiques.
L’affaire a été découverte par les services de sécurité, qui ont arrêté les suspects et saisi le cahier des charges. Une enquête a été ouverte, et a révélé l’implication d’un autre employé d’Air Algérie, le directeur adjoint chargé du développement, qui était membre de la commission des transactions. Il aurait été le principal responsable de la fuite du cahier des charges, qu’il aurait remis à l’hôtesse de l’air, moyennant une somme d’argent.
Les deux salariés du pavillon national ont été jugés par le tribunal de Dar El Beida (Alger), qui a rendu son verdict lundi. Ils ont été reconnus coupables de corruption, de divulgation de secrets d’Etat, et d’atteinte à la sécurité nationale. Les employés d’Air Algérie et le fils de Benflis ont été condamnés à de lourdes peines de prison ferme : 15 ans pour Walid Benflis et le directeur adjoint, et 7 ans pour l’hôtesse de l’air. Ils ont également écopé d’une amende d’un million de dinars chacun.
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