Une situation inhabituelle a récemment suscité l’étonnement et la colère de nombreux passagers à l’aéroport international d’Alger. Le service en question n’est pas un quelconque comptoir ou une file d’enregistrement, mais bien les salles de prière, un espace que de nombreux voyageurs considèrent comme essentiel, notamment lors de longs trajets ou d’attentes prolongées à l’aéroport d’Alger. Fermées sans annonce préalable, ces salles ont disparu temporairement du quotidien des usagers de l’aéroport, provoquant une vague de réactions, d’incompréhensions et de plaintes de la part des passagers.
Tout a commencé lorsque plusieurs voyageurs ont constaté, à leur grande surprise, que ces lieux habituellement accessibles à toute heure étaient désormais verrouillés. Les messages se sont multipliés sur les réseaux sociaux, dénonçant une décision jugée incompréhensible et irrespectueuse à l’égard des pratiques religieuses. Très vite, la polémique a pris de l’ampleur, certains accusant la direction de l’aéroport d’avoir agi sans transparence, d’autres exigeant une explication officielle sur cette fermeture jugée soudaine.
L’affaire dudit service supprimé à l’aéroport d’Alger a pris une autre tournure ce 1er mai 2025, lorsqu’un voyageur algérien, sur le point de prendre un vol à destination de Lyon, a décidé de se rendre lui-même au niveau des salles de prière pour constater la situation. Sur place, il a eu la confirmation que ces dernières étaient de nouveau accessibles. Plus encore, il a pu échanger avec une employée de l’aéroport qui a levé le voile sur les raisons de cette fermeture inattendue. Selon ses propos, les salles avaient été fermées non pas pour des travaux ou des raisons techniques, mais à cause de comportements inciviques répétés de la part de certains voyageurs. Loin d’être un incident isolé, il s’agirait d’un problème récurrent observé par le personnel de l’aéroport, qui a poussé la direction à suspendre temporairement ce service.
L’employée en question, rencontrée fortuitement dans les couloirs de l’aéroport, a confié que les salles de prière n’étaient plus respectées par une partie des usagers. Elle évoque des dégradations, des actes de malpropreté et un manque flagrant de civisme qui ont rendu leur entretien difficile, voire impossible. À plusieurs reprises, le personnel d’entretien aurait été confronté à des scènes désolantes, allant des chaussures éparpillées jusqu’à l’abandon d’effets personnels ou de détritus dans ces espaces supposés rester calmes et propres.
Face à ces dérives répétées, la direction de l’aéroport a jugé nécessaire de prendre une mesure forte pour marquer les esprits et sensibiliser les voyageurs. La fermeture des salles, bien que critiquée, avait donc pour but de rappeler que ces lieux ne sont pas des zones de transit quelconques, mais des espaces dédiés à la prière, qui nécessitent respect, hygiène et discrétion. Cette initiative, bien que radicale, a permis d’ouvrir le débat sur la responsabilité collective et le respect des espaces communs dans les infrastructures publiques.
La réouverture récente des salles de prière semble marquer une volonté d’apaisement, mais aussi un retour à la normale. Toutefois, cette décision ne s’est pas faite sans conditions implicites. L’administration de l’aéroport d’Alger attend visiblement de la part des passagers un changement d’attitude et une prise de conscience sur la manière dont les lieux publics doivent être utilisés. L’employée interrogée a laissé entendre que d’autres fermetures pourraient avoir lieu si les mêmes comportements venaient à se reproduire.
Ce fait divers, en apparence anodin, soulève des questions plus larges sur la gestion des infrastructures publiques et la place du civisme dans les espaces collectifs. L’aéroport d’Alger, point d’entrée et de sortie du territoire national, est le reflet d’une société en mouvement, où le respect des règles communes reste un défi quotidien. L’épisode des salles de prière fermées, puis rouvertes, rappelle que l’accès à certains services dépend aussi du comportement de chacun. Une leçon que la direction de l’aéroport espère voir intégrée durablement par ses usagers.