À travers une vidéo devenue virale sur les réseaux sociaux, un voyageur algérien établi en France a récemment exprimé son étonnement face aux prix pratiqués au nouveau Duty Free de l’aéroport d’Alger. En comparant les tarifs affichés à ceux de l’aéroport de Paris Roissy, il lance une remarque aussi spontanée que percutante : « On dirait que t’es à Paris Roissy », laissant entendre que l’expérience d’achat dans cet espace commercial de l’aéroport d’Alger évoque fortement celle que vivent les passagers dans les allées du célèbre aéroport parisien. L’observation ne se limite pas à une simple comparaison esthétique ou organisationnelle, mais touche directement à la question des prix, qui, selon lui, sont « quasiment les mêmes que ceux pratiqués au niveau de l’aéroport de Paris Roissy », ce qui, pour un espace commercial situé en Algérie, a suscité de nombreux commentaires en ligne.
Dans cette même vidéo, le voyageur détaille son ressenti face à cette situation en prenant comme point de départ le profil des acheteurs les plus concernés par cette tarification : « Je pense que ce sont surtout les Algériens établis en Algérie qui voudraient acheter des produits au duty-free pour les offrir à leurs proches qu’ils partent par exemple visiter à l’étranger. » Cette remarque met en lumière un comportement courant chez de nombreux passagers, notamment ceux qui, au moment du départ, souhaitent faire un geste symbolique à travers un achat de dernière minute. Le Duty Free de l’aéroport d’Alger représente alors pour eux une opportunité d’acquérir des produits qu’on imagine généralement plus abordables ou exonérés de certaines taxes.
« Du moment que els voyageurs algériens n’auront pas accès au duty free au retour, du moment qu’il est dans la zone de départs, tout comme c’est le cas partout à travers le monde, les prix qui sont en euros, auraient pu être un peu plus doux, à mon goût. », regrette l’Algérien établis dans l’Hexagone.
Ce commentaire traduit une forme de frustration qui semble partagée par plusieurs internautes. Car si le Duty Free de l’aéroport d’Alger renvoie par ses prix et son agencement à celui de Paris Roissy, il n’offre pas nécessairement les mêmes avantages en termes de pouvoir d’achat pour la majorité des voyageurs algériens. Le simple fait que les produits soient affichés en euros peut suffire à créer une barrière psychologique pour certains clients locaux. Il devient donc difficile pour de nombreux Algériens vivant en Algérie de profiter pleinement de cette offre, malgré l’apparente modernité et le confort que peut représenter un Duty Free à l’allure internationale.
La comparaison répétée avec Paris Roissy, bien que faite sur un ton humoristique, révèle une réalité bien plus nuancée. L’aéroport d’Alger, à travers son espace Duty Free, cherche à se hisser au rang des grandes plateformes internationales. Cependant, dans un contexte où les écarts de niveau de vie entre les passagers sont importants, notamment entre ceux vivant en Algérie et ceux installés en Europe, les prix élevés ne passent pas inaperçus. L’aéroport d’Alger devient, dans l’œil du voyageur, un double presque parfait de Paris Roissy, mais sans nécessairement proposer l’adaptation tarifaire qu’on pourrait espérer dans un contexte algérien.
Ainsi, entre les vitrines brillantes du Duty Free, les prix alignés sur ceux de Paris Roissy et les attentes légitimes des voyageurs au départ de l’aéroport d’Alger, le fossé se creuse. Et si l’on entend encore les mots « on dirait que t’es à Paris Roissy » résonner à travers les publications en ligne, c’est sans doute parce que l’aéroport d’Alger, tout en cherchant à moderniser son image, expose aussi les contradictions d’une mondialisation des prix dans un contexte local encore très marqué par des réalités économiques différentes.