Selon les informations rapportées par Ennahar, un douanier en poste à l’aéroport d’Alger a été incarcéré pour son implication présumée dans un vaste réseau de contrebande de téléphones portables en provenance des Émirats arabes unis. Cette affaire, qui secoue actuellement les couloirs de la justice algérienne, implique au total dix suspects, parmi lesquels figurent trois douaniers de l’aéroport Alger. L’un de ces douaniers a été placé sous mandat de dépôt à la prison d’El Harrach, tandis que les deux autres ne se sont pas présentés devant le procureur pour être entendus. Cette énorme bourde commise par un douanier et ses présumés acolytes de l’aéroport Alger pourrait avoir des répercussions importantes sur la réputation de l’institution douanière, notamment en matière de sécurité et de transparence.
Le juge d’instruction de la quatrième chambre du tribunal de Dar El Beïda, à Alger, a placé trois accusés en détention provisoire et placé sept autres sous contrôle judiciaire. L’enquête, d’une ampleur inédite, a mis en lumière les ramifications d’un réseau bien structuré dont les activités mettaient en péril l’économie nationale. Toujours selon Ennahar, les charges retenues contre les suspects sont lourdes : constitution d’une association de malfaiteurs en vue de préparer un délit, contrebande à grande échelle, violation de la législation sur les mouvements de capitaux, blanchiment d’argent, et abus de fonction.
Le réseau, démantelé par les services de lutte contre la criminalité organisée de Saoula (Alger), utilisait des méthodes ingénieuses pour contourner les dispositifs de contrôle. Le douanier de l’aéroport Alger aujourd’hui derrière les barreaux aurait facilité, par des complicités internes, le passage de marchandises en contrebande. L’entrepôt utilisé pour le stockage des produits illégalement introduits en Algérie se trouve dans le quartier de Belfort, à l’intérieur même d’un marché spécialisé dans la téléphonie mobile. Là, le propriétaire des lieux et son frère auraient collaboré étroitement avec les douaniers, dont celui qui a été incarcéré, pour réceptionner et écouler les produits sur le marché local.
La saisie réalisée lors de cette opération témoigne de l’ampleur du trafic : 500 téléphones portables, dont 18 de fabrication étrangère, ainsi qu’une quantité significative de marchandises diverses telles que des confiseries, des chocolats de Dubaï, des chips et des produits cosmétiques. Dans un cas étonnant, une voyageuse mise en cause dans la même affaire transportait même des boyaux vides utilisés dans la préparation de saucisses, lesquels ont également été saisis.
Toujours d’après Ennahar, les enquêteurs ont découvert que les membres de ce réseau, dont certains voyageaient fréquemment aux Émirats, récupéraient la marchandise directement dans les hôtels où séjournaient des membres de la diaspora algérienne ainsi que d’autres ressortissants maghrébins. Chaque individu recevait son lot de produits, soigneusement préparés pour être introduits en Algérie sans éveiller de soupçons.
L’enquête a également touché une agence de voyages située à Alger, par laquelle les billets d’avion avaient été achetés. Le gérant, interrogé par les autorités, a déclaré avoir vendu ces billets selon les procédures normales, sans être informé des véritables intentions de ses clients. Un employé de l’entrepôt, connu sous les initiales « Ch. Y. », a aussi été interrogé. Il a expliqué qu’il se contentait de réceptionner les marchandises, de régler les personnes chargées de leur transport, puis de stocker les produits. Il a été placé sous contrôle judiciaire.
L’enquête reste ouverte et se poursuit pour entendre notamment les deux douaniers de l’aéroport Alger qui n’ont pas encore comparu. Les autorités cherchent à déterminer l’étendue exacte de l’implication du personnel en poste à l’aéroport Alger, et si d’autres douaniers pourraient être concernés par cette affaire aux ramifications multiples. Ce scandale vient ainsi illustrer à quel point une bourde de la part d’un douanier de l’aéroport Alger peut prendre des proportions inattendues lorsque les intérêts économiques du pays sont en jeu.