Aéroport d’Alger : une scène « jamais vue » laisse sans voix un touriste

Aéroport international Alger poste voyageurs polémique Antonov

L’aéroport international Houari Boumédiène d’Alger est souvent le premier visage de l’Algérie pour les voyageurs étrangers. Un lieu de passage, de retrouvailles, d’émotions parfois intenses. Mais pour un touriste français récemment arrivé dans la capitale, ce qui l’a marqué n’est ni l’architecture du terminal ni les formalités administratives, mais une scène humaine, presque irréelle, qui l’a laissé sans voix.

Dans un témoignage transmis à la rédaction de DNAlgérie, ce voyageur raconte avec une pointe d’humour son arrivée sur le sol algérien. Après avoir obtenu un visa touristique, il atterrit à Alger avec la curiosité et l’excitation propres à toute première découverte. Rien ne le préparait cependant à ce qu’il allait vivre quelques minutes plus tard. « Juste en sortant de la zone arrivée, j’ai vu un monde fou qui attendait », confie-t-il. Des dizaines, voire des centaines de personnes, massées derrière les barrières, scrutant chaque visage qui franchissait les portes automatiques. Une foule dense, bruyante, animée, chargée d’émotions visibles.

Le touriste avoue s’être senti observé, presque mis sous les projecteurs. « Je me suis senti comme Mbappé en sortant, tellement tous les regards étaient sur moi », raconte-t-il avec ironie. Une comparaison volontairement exagérée, mais qui traduit bien le sentiment d’être soudainement au centre de l’attention, sans comprendre immédiatement pourquoi. Pendant quelques secondes, il a même cru qu’il se passait quelque chose d’inhabituel, ou qu’il avait commis une erreur sans le savoir. Puis il a compris. Cette foule n’était pas là pour lui, mais pour accueillir les siens.

En Algérie, l’arrivée d’un proche à l’aéroport est un événement à part entière. Familles entières, amis, parfois voisins, se déplacent pour accueillir un parent, un enfant, un frère ou une sœur qui rentre au pays ou arrive pour la première fois. Les embrassades, les cris de joie, les larmes, les youyous parfois, font partie du décor. Pour quelqu’un qui n’a jamais connu cette culture de l’accueil collectif, le choc peut être réel. Le touriste français le reconnaît d’ailleurs avec honnêteté : « Cela ne m’a pas dérangé, c’est juste que je n’avais jamais vu ça auparavant. »

Cette scène, aussi banale pour beaucoup d’Algériens, révèle un trait profond de la société : l’importance du lien familial et de la présence physique. Là où dans certains pays l’aéroport est un lieu fonctionnel, presque froid, à Alger il devient un espace d’émotions partagées. On ne vient pas seul chercher quelqu’un, on vient à plusieurs, parfois en nombre impressionnant. Le retour d’un proche est vécu comme une fête, une victoire sur la distance et le temps.

Pour ce touriste, loin d’être un moment inconfortable, cette expérience a finalement éveillé sa curiosité. Il y a vu une forme de chaleur humaine rare, une intensité relationnelle qu’il n’avait jamais observée ailleurs. Dans son récit, aucune critique, seulement de la surprise et une certaine admiration contenue. Il reconnaît que ce premier contact avec la réalité algérienne a bousculé ses repères, mais dans le bon sens.

Ce témoignage rappelle que, le voyage ne commence pas seulement une fois sorti de l’aéroport ou arrivé à l’hôtel. Il débute dès les premiers pas dans un pays, dès les premières scènes observées. Parfois, ce sont ces moments imprévus, non touristiques, qui marquent le plus. Une foule qui attend, des regards curieux, une atmosphère électrique, et soudain un visiteur comprend qu’il est entré dans un pays où l’humain occupe une place centrale.

L’aéroport d’Alger, souvent critiqué pour des raisons logistiques ou organisationnelles, se transforme ainsi, aux yeux de certains visiteurs, en théâtre d’émotions authentiques. Une scène sans voix, non pas parce qu’elle est choquante, mais parce qu’elle révèle une manière d’être et de vivre qui ne laisse pas indifférent. Pour ce touriste français, cette arrivée restera sans doute l’un des souvenirs les plus marquants de son séjour en Algérie, bien avant les paysages, la cuisine ou les sites historiques.