Un commandant de bord d’Air Algérie a été interpellé à l’aéroport international Houari-Boumédiène alors qu’il s’apprêtait à quitter le territoire pour l’Espagne. Les autorités douanières ont découvert en sa possession une somme de 105 000 euros, bien au-delà du plafond autorisé par la réglementation algérienne.
Cette saisie a immédiatement conduit à son arrestation. Après une première série d’interrogatoires sur place, le commandant de bord a été transféré aux autorités compétentes pour une enquête approfondie. Présenté devant le juge de la quatrième chambre du tribunal de Sidi M’hamed à Alger, il a été placé sous contrôle judiciaire. Il fait face à des accusations graves, notamment pour blanchiment d’argent, contrebande et infraction à la législation et à la réglementation sur les changes et les transferts de capitaux à l’étranger.
La somme en question représente plus de dix fois le montant maximum autorisé par la Banque d’Algérie. Depuis une réforme entrée en vigueur le 21 novembre dernier, ce plafond est fixé à 7 500 euros par an, contre le même montant par voyage auparavant. Cette limite a été instaurée pour lutter contre les flux illégaux de devises et protéger l’économie nationale.
L’affaire suscite des interrogations, d’autant plus que le suspect est un employé d’Air Algérie, une figure a priori respectée dans le domaine de l’aviation civile. En raison de leur accès régulier à l’étranger, les employés de la compagnie nationale pourraient être ciblés pour des activités illicites. Ce cas soulève ainsi des questions sur les éventuelles failles dans le contrôle des personnels navigants.
L’enquête en cours devra déterminer l’origine de cette somme et les motivations du commandant de bord Air Algérie. Les autorités judiciaires cherchent également à établir si ce cas est isolé ou s’il s’inscrit dans un réseau plus large de transfert illégal de fonds. Ce type d’infractions est lourdement sanctionné en Algérie, car il représente une menace pour la stabilité économique du pays.
Depuis quelques années, l’Algérie a renforcé ses lois en matière de contrôle des devises, visant à lutter contre les transferts non déclarés de capitaux. Ces mesures visent également à protéger les réserves de change du pays, indispensables dans un contexte économique tendu. Cependant, elles suscitent parfois des critiques de la part de voyageurs ou d’hommes d’affaires qui dénoncent une réglementation trop restrictive.
Le commandant de bord demeure sous contrôle judiciaire en attendant la suite de la procédure. Le tribunal de Sidi M’hamed devrait rendre son verdict une fois que tous les éléments de l’enquête auront été examinés. Cette affaire, qui a rapidement fait le tour des médias nationaux, continue de faire couler beaucoup d’encre et de susciter l’intérêt du public.
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