L’histoire d’un voyageur arrêté à l’aéroport Houari Boumediene d’Alger avant-hier rappelle combien les règles sur les devises sont strictes et combien les tentatives de contournement finissent par échouer. Ce voyageur, qui pensait pouvoir quitter l’aéroport d’Alger en direction de la Turquie avec une importante somme d’argent soigneusement dissimulée, a vu son plan tomber à l’eau au moment où les agents de la Police aux frontières ont découvert la fraude. L’homme, identifié comme H. Mohamed El Amine, transportait dans sa valise une somme colossale de 120 000 euros, répartie en trois sacs plastiques dissimulés pour échapper au contrôle. Mais à l’aéroport d’Alger, les fouilles minutieuses et l’expérience des policiers ont rapidement mis fin à cette tentative.
Le voyageur, qui pensait être malin en misant sur une ruse simple, a été confronté à la réalité des règles de contrôle. Après une inspection manuelle de ses bagages, la vérité est apparue clairement : la somme n’avait jamais été déclarée auprès des autorités bancaires, comme la loi l’exige. Les agents lui ont demandé de présenter le document bancaire attestant que l’argent était en règle, mais il n’avait rien à fournir. Le voyageur a tenté de se justifier plus tard devant le tribunal, affirmant qu’il avait déclaré l’argent à sa banque mais qu’il avait simplement oublié le document à son domicile avant de se rendre à l’aéroport d’Alger. Une explication jugée peu crédible par les magistrats.
Lors de l’audience qui s’est tenue au tribunal de Dar El Beïda, le président de la séance a rappelé que les voyageurs doivent se conformer aux dispositions qui encadrent les mouvements de capitaux. La réglementation en vigueur autorise à chaque voyageur de quitter l’Algérie avec une somme maximale de 7 500 euros par an, à condition qu’elle soit dûment déclarée. Or, dans cette affaire, le montant transporté dépassait largement ce seuil. Le voyageur, qui avait réparti les 120 000 euros dans plusieurs sachets pour éviter les soupçons, illustre le cas typique des passagers qui imaginent pouvoir tromper les contrôles de l’aéroport d’Alger mais qui se retrouvent face à la rigueur de la loi.
Le procureur de la République, s’appuyant sur les faits, a requis une peine exemplaire. Il a demandé que le voyageur soit condamné à deux ans de prison ferme, assortis d’une lourde amende équivalente au double du montant en cause. Son argument reposait sur la nécessité de décourager d’autres voyageurs qui seraient tentés d’imiter ce stratagème. Le juge, après avoir entendu les arguments de la défense et les explications confuses du prévenu, a finalement rendu un verdict plus clément que les réquisitions. Le voyageur a écopé de six mois de prison avec sursis et d’une amende de 500 000 dinars. À cette peine s’ajoute l’obligation de verser la même somme à titre de dédommagement au Trésor public, une sanction qui vise à compenser le préjudice financier causé par la tentative de fraude.
Ce cas démontre une nouvelle fois que les contrôles opérés par la Police aux frontières de l’aéroport d’Alger ne laissent que peu de place à la ruse. Les voyageurs qui pensent pouvoir contourner la réglementation en cachant des devises dans leurs bagages finissent presque toujours par être interceptés. L’affaire met en lumière la vigilance constante déployée par les agents pour lutter contre les transferts illégaux de capitaux, une pratique qui fragilise les équilibres économiques et financiers du pays. Le voyageur, en croyant pouvoir échapper aux règles, a non seulement perdu la somme qu’il espérait transférer mais s’est également retrouvé avec une condamnation judiciaire inscrite à son casier.