Le PDG de l’aéroport d’Alger, Mokhtar Said Mediouni, est sorti de son silence pour répondre aux nombreuses critiques dont il fait l’objet. Lors d’une conférence de presse organisée dimanche 14 septembre, il a dénoncé ce qu’il qualifie de « campagne féroce » visant directement l’aéroport international Houari Boumediene. Selon Mediouni, ces attaques répétées contre l’aéroport d’Alger ne sont pas le fruit du hasard mais bien d’une stratégie orchestrée par ceux dont les intérêts sont menacés par la politique de développement qu’il mène depuis son arrivée à la tête de la Société de gestion des services et infrastructures aéroportuaires. Il affirme que « se taire, c’est consentir » et c’est précisément pour cela qu’il a décidé de s’exprimer publiquement.
Le dirigeant a expliqué que les attaques contre l’aéroport se sont particulièrement focalisées sur les sanitaires de la plateforme. Mediouni parle sans détour de sabotage, révélant que des individus ont délibérément endommagé les équipements, allant jusqu’à brûler et casser des distributeurs de papier toilette. Pour lui, il ne fait aucun doute que des personnels internes, manipulés par des acteurs externes, seraient à l’origine de ces dégradations. Les saboteurs, toujours selon Mediouni, s’arrangent ensuite pour diffuser des images sur les réseaux sociaux dans le but de ternir la réputation de l’aéroport d’Alger.
Afin de mettre fin à cette situation, les services de l’aéroport d’Alger ont déposé une plainte contre X. Mediouni précise que ses équipes remplacent les distributeurs endommagés trois à quatre fois par jour et que l’idée qu’un aéroport de ce niveau puisse être incapable d’installer convenablement un tel équipement est totalement infondée. Pour lui, ces critiques reposent sur des arguments « carrément faux » et ne l’empêcheront pas de poursuivre son travail. Le PDG affirme même qu’il compte redoubler d’efforts pour nettoyer l’aéroport de tout ce qui est nuisible et poursuivre en justice toute personne qui s’adonnera à de tels actes de sabotage.
Au-delà de la question des sanitaires, Mediouni a également mis en lumière une autre problématique majeure : celle des parkings de l’aéroport d’Alger. Selon ses déclarations, les pertes financières atteignent 200 millions de dinars chaque mois, soit 2,4 milliards de dinars par an. Ces chiffres colossaux illustrent les difficultés de gestion et les manquements en matière de contrôle. Le responsable affirme vouloir mettre fin à cette situation en installant un système de double SAS pour renforcer la surveillance des véhicules et réduire les fraudes. Il préfère, dit-il, investir davantage dans la sécurité et la gestion afin de récupérer ces pertes qui pénalisent gravement le fonctionnement de l’aéroport.
Dans ses propos, Mediouni insiste sur le fait que l’aéroport d’Alger repose sur ses propres revenus. Les entrées financières servent à l’entretien des équipements, au renouvellement des scanners et à l’achat de matériels indispensables au bon fonctionnement de l’infrastructure. Pour cette raison, il se montre ferme et intransigeant concernant toute perte de recettes. Selon lui, il est de son devoir d’assurer une gestion rigoureuse afin de maintenir le niveau de performance attendu pour un aéroport de cette envergure.
Le PDG a également rappelé qu’il n’a pas été nommé pour « se faire des amis » mais pour accomplir une mission précise, coûte que coûte. « Je sais que je ne suis pas aimé et que beaucoup me souhaitent du mal, mais cela ne va pas m’arrêter », a-t-il déclaré, soulignant ainsi la détermination avec laquelle il entend poursuivre sa mission. Pour Mediouni, la modernisation et l’assainissement de l’aéroport d’Alger passent par des mesures parfois impopulaires mais nécessaires pour garantir le bon fonctionnement de la plus grande infrastructure aéroportuaire du pays.
À travers cette conférence, Mokhtar Said Mediouni a donc voulu remettre les pendules à l’heure et répondre frontalement aux critiques. En dénonçant un sabotage organisé des sanitaires et en pointant du doigt les pertes considérables liées aux parkings, il cherche à démontrer que les attaques dont il fait l’objet ne sont pas isolées mais s’inscrivent dans une volonté plus large de nuire à la réputation de l’aéroport d’Alger. Sa prise de parole montre également sa volonté de transparence et son engagement à défendre cette infrastructure stratégique pour l’Algérie.