Le projet d’extension du métro d’Alger franchit une nouvelle étape avec le lancement officiel des travaux d’aménagement et d’installation du système global sur deux tronçons stratégiques : El Harrach–aéroport international Houari Boumediene et Ain Naadja–Baraki. C’est au niveau de la station du pôle universitaire d’El Harrach que les autorités, dont le ministre des Travaux publics et des Infrastructures de base Lakhdar Rekhroukh, ont donné ce mardi 15 juillet 2025 le coup d’envoi des travaux, en présence du ministre des Transports, du ministre de l’Enseignement supérieur, du secrétaire général de la wilaya d’Alger, ainsi que de l’ambassadeur de Chine en Algérie. Le chantier s’étendra sur une période de 24 mois, fixant ainsi une livraison officielle du projet dans deux ans.
Les lignes concernées, qui relieront notamment le centre d’El Harrach à l’aéroport international d’Alger sur une distance de 9,5 km, ainsi qu’Ain Naadja à Baraki via Gué de Constantine sur 6 km, viennent densifier le réseau existant. Cette extension du métro d’Alger inclut la création et l’équipement de 15 nouvelles stations : 9 sur la ligne El Harrach–aéroport, incluant Hacène Badi, Beaulieu, Oued Smar, Rabia Tahar, Smail Yefsah, et bien sûr la station finale au sein de l’aéroport international d’Alger ; et 6 sur la ligne Ain Naadja–Baraki, comprenant entre autres Mohamed Boudiaf, le parc urbain et la cité des 2004 logements.
Les travaux consistent à aménager les stations, équiper les tunnels, poser les rails, mais aussi installer les systèmes de communication, d’électricité et tous les dispositifs techniques modernes en respect des normes internationales de sécurité. Cette extension du métro d’Alger permettra non seulement de connecter davantage d’agglomérations de la capitale aux grands pôles universitaires et économiques comme l’université Houari Boumediene ou le quartier d’affaires de Bab Ezzouar, mais surtout de rapprocher le centre urbain de l’aéroport international d’Alger.
Avec cette avancée, le réseau du métro d’Alger passera de 19 à 32 kilomètres et comptera 32 stations contre 19 actuellement. En matière de fréquentation, ce développement devrait faire passer le nombre d’usagers du métro d’Alger de 45 à 88 millions de voyageurs par an. Le ministre Rekhroukh a souligné que ce projet s’inscrit dans la vision stratégique du président Abdelmadjid Tebboune, notamment pour fluidifier la circulation à Alger, améliorer le cadre de vie des citoyens, et moderniser les infrastructures de transport.
Le chantier est mené en partenariat entre des entreprises algériennes, comme le groupe Cosider et la nouvelle entreprise publique INFRARAIL (filiale du GCF), et des entreprises chinoises. Cette coopération permet une complémentarité technique entre expertise locale et savoir-faire international. Le ministre a insisté sur le respect strict du calendrier contractuel, encourageant une coordination renforcée sur le terrain entre les différents acteurs afin d’assurer une mise en service progressive des nouvelles lignes.
Selon Menad Kherfi, Directeur général de l’Entreprise Métro d’Alger (EMA), les travaux de génie civil sont déjà totalement finalisés. L’étape actuelle consiste à transformer cette base structurelle en un système complet prêt à accueillir les rames et les passagers, en particulier sur le tronçon El Harrach–aéroport international d’Alger et celui d’Ain Naadja–Baraki. Il a salué la contribution essentielle du groupe Cosider dans les grands travaux, tout en mentionnant le concours organisé par l’EMA pour le design de quatre stations, auquel ont participé des étudiants de l’École polytechnique d’architecture et d’urbanisme.
Ce projet de métro à Alger, avec un lien direct vers l’aéroport d’Alger, marque un tournant dans l’organisation des transports publics dans la capitale. D’ici 2027, il sera possible de se rendre de différents quartiers d’Alger à l’aéroport par métro, et inversement, avec rapidité et confort. La mise en relation du métro, de l’aéroport et d’infrastructures majeures dans Alger répond non seulement à une demande croissante de mobilité, mais contribue aussi à désengorger la ville, tout en réduisant l’impact environnemental du trafic routier. Cette synergie entre métro, aéroport et centre d’Alger reflète une volonté d’optimiser les transports dans l’une des plus grandes métropoles du Maghreb, dans une dynamique de croissance durable.