L’Algérie a une nouvelle fois refusé l’expulsion d’un ressortissant sous le coup d’une obligation de quitter le territoire français (OQTF), selon les informations d’Europe 1. L’homme, interpellé fin janvier à Nice pour violences intrafamiliales, devait être renvoyé vers Alger, mais à son arrivée à l’aéroport, les autorités algériennes ont refusé de l’accueillir. Face à cette situation, la France a été contrainte de le ramener sur son territoire et de le placer à nouveau en centre de rétention administrative. Ce nouvel épisode vient accentuer les tensions entre Paris et Alger sur la question des expulsions, un sujet qui cristallise les débats depuis plusieurs années.
Placé en rétention administrative à Nice dès le 1ᵉʳ février, cet homme sous OQTF, déjà connu des services de police pour de nombreux antécédents judiciaires, devait être expulsé vers son pays d’origine. Cependant, à son arrivée à Alger, les policiers français ont été confrontés à un refus catégorique des autorités locales. Selon Europe 1, ces dernières ont invoqué l’absence de documents de voyage valides pour justifier leur décision, expliquant que seules les personnes bénéficiant d’une dotation de protection d’urgence ou disposant d’un laissez-passer consulaire accompagné d’un passeport pouvaient être admises.
D’après la même source, l’accueil réservé aux policiers français à l’aéroport d’Alger a été hostile. Des propos méprisants auraient été tenus à leur encontre, illustrant une exaspération croissante des autorités algériennes face aux tentatives répétées de renvoi de leurs ressortissants en situation irrégulière, sans concertation avec les autorités algériennes. Confrontés à cette impasse, les forces de l’ordre françaises ont dû rapatrier l’individu et le placer au centre de rétention administrative du Mesnil-Amelot, en Seine-et-Marne, dès son retour.
Ce refus survient après l’échec de l’expulsion de l’influenceur Doualemn en janvier dernier, marquant un nouveau revers pour le ministère de l’Intérieur. Selon Europe 1, cette situation illustre les difficultés rencontrées par la France pour appliquer ses décisions d’éloignement, en particulier lorsque les pays d’origine des personnes concernées refusent de coopérer.
Le député des Alpes-Maritimes, Éric Ciotti, a vivement réagi à cette affaire en dénonçant un manque de fermeté du gouvernement français face à l’Algérie. Il estime que ces refus à répétition sont une forme de mépris de la part des autorités algériennes et appelle à des mesures fortes, telles que la suppression des visas accordés aux ressortissants algériens, l’adoption de sanctions économiques et la remise en question des accords franco-algériens de 1968. Ces accords, qui encadrent le statut des Algériens en France, leur accordent des facilités en matière de séjour et de travail, mais sont régulièrement remis en question par certains responsables politiques qui les considèrent comme un frein aux efforts de contrôle de l’immigration.
Le gouvernement français se retrouve une nouvelle fois face à un dilemme : durcir sa position et risquer de provoquer une crise diplomatique avec Alger, ou tenter de négocier discrètement pour éviter une détérioration des relations bilatérales. Cette situation souligne les difficultés récurrentes que rencontre la France dans la gestion des OQTF. Si les décisions d’expulsion sont bien prononcées, leur exécution est souvent entravée par des blocages administratifs, juridiques ou diplomatiques. L’Algérie figure parmi les pays qui posent le plus de difficultés à la France sur ce sujet, refusant fréquemment de délivrer des laissez-passer consulaires pour ses ressortissants.
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