Aéroport d’Alger : un Boeing entre en collision avec des oiseaux

Air Algérie Alger

Un incident pour le moins inhabituel a attiré l’attention ce samedi 25 octobre à l’aéroport d’Alger, lorsqu’un avion de la compagnie aérienne saoudienne Saudia, un Boeing 777-300, est entré en collision avec une nuée d’oiseaux peu après le décollage. La scène, filmée par un passager depuis l’intérieur de l’appareil, s’est rapidement propagée sur les réseaux sociaux, suscitant de nombreuses réactions et inquiétudes parmi les internautes. Cet événement rappelle la fréquence croissante des collisions aviaires dans les zones aéroportuaires, notamment autour de grands hubs comme l’aéroport international d’Alger.

Le Boeing, qui assurait le vol SV340 à destination de Djeddah, avait entamé son décollage normalement depuis l’une des pistes principales de l’aéroport d’Alger. Les moteurs fonctionnaient à pleine puissance lorsque l’appareil a traversé une dense volée d’oiseaux, quelques secondes après avoir quitté le sol. Le choc a été visible et audible, selon les témoignages recueillis auprès de plusieurs passagers présents à bord. Ces derniers ont décrit un moment de frayeur, marqué par un bruit sourd et des vibrations inhabituelles, bien que le pilote et l’équipage aient rapidement rassuré tout le monde en maintenant le cap.

Le Boeing 777-300, l’un des appareils long-courriers les plus robustes de la flotte mondiale, a subi plusieurs impacts directs à différents endroits. Les inspections effectuées à l’arrivée ont révélé des traces de collision sur le radôme, cette partie avant en forme de dôme qui abrite le radar de navigation, mais aussi sur le fuselage avant, les ailes, le train d’atterrissage et même les roues. Ces zones sont particulièrement exposées lors des décollages et des atterrissages, quand les oiseaux évoluent à basse altitude autour de l’aéroport.

Selon le site spécialisé FL360aero, qui a confirmé l’incident, le Boeing de Saudia a tout de même pu poursuivre son vol en toute sécurité jusqu’à destination. L’appareil a atterri sans difficulté à l’aéroport international King Abdulaziz de Djeddah (JED), où une inspection technique complète a été effectuée par les équipes de maintenance de la compagnie. Aucun blessé n’a été signalé parmi les passagers ou le personnel de bord. L’aéroport d’Alger, quant à lui, a immédiatement déclenché une procédure d’inspection de la piste concernée pour évaluer d’éventuels débris laissés par l’incident.

Les collisions entre avions et oiseaux — connues sous le terme de « bird strikes » dans le domaine aéronautique — sont des événements redoutés par les compagnies aériennes et les autorités aéroportuaires. Bien que la majorité d’entre elles n’entraînent pas de conséquences graves, elles peuvent causer des dommages coûteux et parfois compromettre la sécurité du vol. L’aéroport d’Alger, comme la plupart des grands aéroports internationaux, dispose de dispositifs de dissuasion et de surveillance destinés à limiter la présence d’oiseaux à proximité des pistes, notamment des systèmes sonores et des patrouilles spécialisées. Cependant, la proximité de zones naturelles et le climat de la région rendent ces incidents difficiles à éviter totalement.

L’incident du Boeing à l’aéroport d’Alger relance ainsi le débat sur la nécessité de renforcer les dispositifs de prévention des collisions aviaires. Plusieurs experts estiment que la période automnale, marquée par les migrations d’oiseaux vers le sud, accroît les risques autour des aéroports du Maghreb. Le cas du vol SV340 montre à quel point ces événements peuvent survenir soudainement, même avec des mesures préventives en place.

Pour la compagnie Saudia, le professionnalisme de l’équipage a permis d’éviter tout incident plus grave. Le Boeing 777-300, malgré les impacts visibles, a continué son vol sans perte de performance significative. À l’aéroport d’Alger, les autorités ont confirmé qu’une enquête technique interne était en cours afin de déterminer l’ampleur exacte des dégâts et d’évaluer d’éventuelles améliorations à apporter au protocole de sécurité.

Cet épisode rappelle que, malgré les progrès constants dans la sécurité aérienne, certains facteurs naturels comme la présence d’oiseaux près des pistes continuent de représenter un défi pour les aéroports du monde entier. À Alger, où le trafic aérien connaît une reprise progressive, cet incident met une nouvelle fois en lumière la nécessité d’une vigilance constante autour des infrastructures aéroportuaires et d’une coordination renforcée entre les services de piste, les contrôleurs aériens et les compagnies opérant sur le site.