Aéroport d’Alger : un joueur de foot arrêté avec de la « Prégabaline »

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L’enceinte aéroportuaire algéroise a été le théâtre d’un incident qui fait grand bruit dans le monde du football algérien. Un joueur du club Nasr Hussein Dey (NAHD) a été arrêté à l’aéroport d’Alger alors qu’il s’apprêtait à embarquer pour la Turquie, en possession d’une quantité importante de Prégabaline, une substance classée parmi les psychotropes en Algérie. Cet événement soulève de nombreuses questions sur l’usage détourné de ce médicament et sur la réglementation stricte qui encadre sa détention et sa consommation.

Les faits se sont déroulés, selon le média arabophone Ennahar, lors d’un contrôle de routine effectué par les services de sécurité de ladite enceinte aéroportuaire. Alors que le joueur franchissait les points de vérification à l’aéroport d’Alger, les agents ont soumis ses bagages à un examen minutieux. C’est à ce moment-là que 19 comprimés de Prégabaline ont été découverts, soigneusement dissimulés parmi ses effets personnels. Alertés par la nature du produit et en l’absence de justificatif médical immédiat, les policiers ont immédiatement procédé à l’interpellation du sportif.

La Prégabaline, commercialisée sous divers noms pharmaceutiques, est un médicament prescrit principalement pour traiter les douleurs neuropathiques et certains troubles neurologiques comme l’épilepsie ou l’anxiété généralisée. Toutefois, en raison de ses effets secondaires, notamment son potentiel euphorisant et sédatif, ce médicament est fréquemment détourné de son usage médical et consommé à des fins récréatives. Dans les milieux criminels, il est parfois surnommé « le missile », en référence à l’effet de dissociation et de détente extrême qu’il provoque chez ses utilisateurs.

Face à cette situation, les forces de l’ordre de l’aéroport d’Alger ont rapidement conduit le joueur en garde à vue, conformément aux procédures judiciaires en vigueur. L’affaire a ensuite été transférée au tribunal, où le joueur a été présenté en comparution immédiate pour répondre de la possession illégale de substances psychotropes.

Devant le juge, l’accusé a fermement nié toute intention de trafic ou de consommation abusive. Il a expliqué que les comprimés retrouvés dans ses affaires lui avaient été prescrits par un médecin pour soulager une douleur persistante à la jambe, une blessure qu’il aurait contractée lors d’un match. Toutefois, faute de pouvoir présenter une ordonnance en bonne et due forme au moment de son arrestation, il s’est retrouvé dans une position délicate face aux autorités.

La justice algérienne applique une réglementation très stricte en matière de psychotropes. La loi impose aux personnes transportant ce type de médicaments d’être en mesure de justifier leur possession par une ordonnance médicale valide, rédigée par un professionnel de santé et dûment enregistrée. Sans cette preuve, la détention de Prégabaline peut être considérée comme un délit, voire un acte de contrebande lorsqu’elle concerne un déplacement à l’étranger.

Lors de l’audience, le procureur a rappelé que la consommation abusive de ce médicament était devenue un problème de santé publique en Algérie, en raison de sa popularité croissante auprès des jeunes et des milieux vulnérables. Il a souligné que plusieurs réseaux de trafic de Prégabaline avaient été démantelés ces dernières années et que les autorités entendaient appliquer une tolérance zéro face à ce phénomène.

En conséquence, l’accusation a requis une peine d’un an de prison ferme assortie d’une amende de 100 000 dinars algériens à l’encontre du joueur. Cette demande s’inscrit dans une volonté de dissuader toute tentative de transport illicite de substances classées parmi les psychotropes.

Le verdict final sera rendu à l’issue des délibérations du tribunal. Si la défense parvient à prouver que la Prégabaline trouvée dans les affaires du footballeur était réellement destinée à un usage médical légitime, la peine pourrait être allégée, voire levée. Dans le cas contraire, il risque une sanction exemplaire destinée à faire passer un message clair sur l’application stricte de la loi.

Cette affaire suscite déjà de nombreuses réactions dans les médias et parmi les supporters du Nasr Hussein Dey. Certains estiment que le joueur est victime d’un malentendu, tandis que d’autres rappellent l’importance pour les sportifs de haut niveau d’être exemplaires dans leur comportement, notamment en matière de respect des lois.

Au-delà du cas de ce footballeur, cet incident met en lumière les dangers liés à la consommation incontrôlée de Prégabaline et le rôle des autorités dans la lutte contre les substances détournées. Alors que la dépendance aux médicaments psychotropes prend de l’ampleur en Algérie et dans d’autres pays du Maghreb, cette arrestation pourrait marquer un tournant dans l’application des lois répressives concernant leur détention et leur usage.

Le pays continue ainsi de renforcer ses moyens de contrôle aux frontières, en intensifiant les fouilles et en formant ses agents à identifier les nouvelles tendances du trafic de substances interdites. L’Algérie entend ainsi préserver l’intégrité de sa politique de santé publique et éviter que ces médicaments ne tombent entre de mauvaises mains.

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