L’aéroport de Roissy Charles de Gaulle a été le théâtre d’une saisie hors du commun qui a pris de court même les douaniers les plus expérimentés. Une véritable cargaison de cocaïne a été interceptée dans les bagages de six passagers qui n’avaient, à première vue, aucun lien entre eux. 211 kilogrammes de poudre blanche, répartis entre douze valises, ont été extraits de la zone de transit sous les yeux médusés des forces de l’ordre. Une quantité impressionnante qui représente une valeur marchande estimée à plus de six millions d’euros avant même d’être écoulée sur le marché clandestin.
« Une saisie record sur le vecteur voyageur », ont affirmé les services des douanes de l’aéroport de Roissy, mettant en lumière un mode opératoire particulièrement sophistiqué. Contrairement aux schémas habituels où des éléments relient les passeurs entre eux – que ce soit les valises, la provenance ou les billets d’avion –, cette fois, les individus interpellés ne présentaient aucun indice visible les rattachant à un même réseau. « Les modèles de valises étaient complètement différents. Il n’y avait aucun point commun », a confié Gilbert Beltran, directeur interrégional des douanes des aéroports parisiens à l’AFP.
Les six suspects, quatre femmes et deux hommes âgés de 21 à 50 ans, ont été immédiatement placés en garde à vue avant d’être mis en examen pour « trafic de stupéfiants ». Le parquet de Bobigny a confirmé leur incarcération, en attendant que la justice fasse toute la lumière sur les ramifications de cette affaire. L’un des mis en cause a demandé un débat différé, mais l’issue semble inévitable : le réseau derrière cette opération reste insaisissable, et les mules en paient souvent le prix fort. « Il est frappant de constater que les chefs d’orchestre du narcotrafic ont toujours un temps d’avance sur les enquêteurs », a commenté Me David Curiel, l’un des avocats de la défense.
Le trafic de cocaïne connaît une hausse alarmante en France, avec une multiplication des passeurs transitant par les aéroports. Ingérée, scotchée sous les vêtements, dissimulée dans des valises à double fond… Les méthodes se diversifient, et les saisies explosent. Selon les données officielles, 53,5 tonnes de cocaïne ont été saisies par les autorités françaises en 2024, un bond de 130 % comparé à 2023 où « seulement » 23 tonnes avaient été interceptées. Le marché européen est aujourd’hui le plus lucratif pour les cartels sud-américains, surpassant même les États-Unis. En France, le prix moyen du gramme de cocaïne s’établit désormais à 58 euros, en légère baisse par rapport à 2023 où il atteignait 65 euros.
Le parquet de Bobigny, qui centralise les procédures liées aux mules interpellées en région parisienne, a enregistré 250 affaires similaires en 2024, contre 211 sur toute l’année 2023. Une augmentation de 18 % qui illustre l’ampleur du phénomène et la difficulté des autorités à contenir l’afflux de stupéfiants. Cette dernière saisie à Roissy s’inscrit dans un contexte où les douanes intensifient leur surveillance, mais les narcotrafiquants affinent sans cesse leurs stratégies pour contourner les contrôles.
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