Aéroport de Paris Roissy : la PAF dérape encore face aux Algériens 

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Les tensions entre la France et l’Algérie, qui se sont intensifiées ces dernières semaines, ont trouvé une nouvelle expression à l’aéroport de Paris Roissy Charles de Gaulle. En effet, un voyageur algérien a transmis à la rédaction de DNAlgérie une vidéo dans laquelle il dénonce le comportement de la Police aux frontières (PAF) face aux voyageurs algériens, qui se préparaient à se rendre en Algérie, à bord d’un vol au départ de l’aéroport de Roissy.

Dans cette vidéo, il explique que « ils n’ont pas mis de personnel de la PAF à l’aéroport de Roissy Charles de Gaulle pour tamponner les passeports des Algériens et nous faire passer. On n’a trouvé personne ! On se retrouve bloqués ». Il poursuit en soulignant qu’il a été contraint d’attendre « en compagnie de femmes enceintes et de personnes agées pendant un bon moment l’arrivée des agents, et ce en date du vendredi 21 février. », un incident qui n’est malheureusement pas isolé.

Cet événement s’inscrit dans un contexte de tensions croissantes entre les deux pays, particulièrement après la position de la France concernant le Sahara occidental, un sujet particulièrement sensible pour l’Algérie. Les accusations récurrentes de mauvais traitements à l’encontre des ressortissants algériens à l’aéroport parisien ont mené le gouvernement algérien à réagir fermement. Le 28 janvier 2025, l’Algérie a exprimé sa « profonde préoccupation » face à ce qu’elle qualifie de « traitements provocateurs, dégradants et discriminatoires » infligés à ses citoyens. Ces accusations ont poussé le gouvernement algérien à convoquer l’ambassadeur français à Alger pour lui faire part de son mécontentement.

Dans un communiqué officiel, l’Algérie a précisé que « des témoignages concordants d’un certain nombre de ressortissants algériens sur des traitements provocateurs, dégradants et discriminatoires auxquels ils sont soumis par la Police aux Frontières au niveau des aéroports de Roissy-Charles-De-Gaulle et d’Orly » avaient conduit à cette démarche. Le secrétaire d’État algérien, Sofiane Chaib, a demandé à l’ambassadeur français, Stéphane Romatet, « de prendre toutes les mesures indispensables, afin qu’il soit mis fin, sans délai, à ces agissements et pratiques inacceptables qui déshonorent le gouvernement français ». Il a également insisté sur le fait que « l’Algérie rejette catégoriquement toute atteinte, de quelque manière que ce soit, à la dignité de ses citoyens ».

Cette situation s’inscrit dans un climat de crise diplomatique entre la France et l’Algérie, qui a pris un tournant après les déclarations de soutien de Paris au plan d’autonomie marocain pour le Sahara occidental, un sujet particulièrement délicat pour Alger. Les relations se sont encore tendues avec l’arrestation en France de plusieurs influenceurs algériens et franco-algériens, ce qui a accentué le sentiment de méfiance et de colère en Algérie.

Les autorités algériennes, conscientes des impacts diplomatiques, ont insisté sur la nécessité de changer ces pratiques. Selon elles, ces comportements de la part des autorités françaises sont perçus comme une forme de provocation visant à « instrumentaliser » les citoyens algériens à des fins politiques. « Ces agissements et pratiques inacceptables » sont perçus comme un déni de la dignité des Algériens et un moyen d’intimidation à l’égard de leur pays. L’Algérie a donc insisté sur la nécessité de mettre un terme immédiat à ce traitement discriminatoire.

Bien que la situation semble s’être quelque peu apaisée depuis la convocation de l’ambassadeur français à Alger, ces nouveaux témoignages révèlent que les problèmes persistent. Le voyageur algérien de la vidéo partagée en février, et d’autres voyageurs dans des situations similaires, montrent que la tension est loin d’être résolue.

Alors que les relations diplomatiques entre la France et l’Algérie se tendent de plus en plus, ces incidents soulignent l’ampleur des difficultés dans les relations bilatérales. Le gouvernement français devra répondre à ces accusations, et peut-être revoir les pratiques au sein de ses services de sécurité, pour éviter une escalade supplémentaire des tensions.

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