Aéroport de Paris Roissy : la PAF inflige une nouvelle galère aux Algériens

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 AÀ l’aéroport Paris Roissy Charles de Gaulle, dans une atmosphère pourtant familière pour les voyageurs algériens, une tension nouvelle s’est installée. Ce jeudi, plusieurs Algériens fraîchement arrivés de leur pays ont vécu une expérience inattendue aux guichets de la Police aux Frontières (PAF), visiblement en alerte renforcée. Un contrôle minutieux, presque chirurgical, s’est opéré sur des passagers pourtant munis de visas en règle, suscitant étonnement, incompréhension et parfois même de la panique chez les plus vulnérables.

Ce durcissement soudain n’est pas sorti de nulle part. En toile de fond, une crise diplomatique qui prend de l’ampleur entre Paris et Alger. Une nouvelle escalade s’est enclenchée après l’incarcération en France d’un agent consulaire algérien. En réaction, les autorités algériennes ont procédé à l’expulsion de douze employés de l’ambassade de France en Algérie. Peu après, la France a répliqué en expulsant douze agents consulaires algériens. Un bras de fer qui dépasse désormais les hautes sphères pour s’inviter jusque dans les halls d’aéroports, et toucher directement les citoyens des deux pays.

La rédaction de DNAlgérie a reçu dans la soirée plusieurs témoignages faisant état de dysfonctionnements ou, du moins, de changements notables dans la manière dont les Algériens sont accueillis à leur arrivée sur le sol français. Sara, cadre en marketing digital, faisait partie du vol Alger-Roissy de ce jour. Elle accompagnait sa mère, une dame âgée détentrice d’un visa régulier. À l’atterrissage, le duo s’est heurté à une situation inhabituelle. « Pour mon vol d’aujourd’hui dans le sens Alger Roissy, ma mère qui a eu un visa est venue avec moi. Heureusement que j’étais avec elle. Les agents de la PAF étaient très regardants sur tous les documents du genre hébergement, assurance voyage… D’habitude ils ne vérifiaient pas dans les détails, mais aujourd’hui ils m’ont choquée. Une personne âgée seule risque de se faire refouler en Algérie avec une telle vérification », témoigne-t-elle.

Un simple contrôle frontalier s’est transformé pour certains en véritable épreuve. Les autorités françaises semblent désormais prêter une attention scrupuleuse à chaque feuille présentée : attestation d’hébergement, justificatif de voyage, police d’assurance… tout est scruté. Et pour ceux qui, comme les personnes âgées ou peu francophones, ne sont pas préparés à cette avalanche de demandes, le passage peut tourner à la confusion. C’est ce qu’a vécu Chawki, cadre dans le secteur des finances, qui a lui aussi pris part à ce même vol. Il raconte : « La dame ne comprenait pas trop ce que l’agent de la PAF lui disait et lui donnait l’impression de ne pas avoir trop de patience pour ce type de voyageurs. J’ai dû lui parler et vérifier les documents de la dame qui a eu un visa pour rendre visite à sa fille, pour ensuite les lui donner un par un. »

Ce que ces témoignages d’Algériens de France, ayant débarqué à Paris Roissy, révèlent, c’est une inquiétude croissante sur la manière dont la situation politique impacte désormais le quotidien des voyageurs. La détérioration du climat diplomatique a-t-elle franchi le seuil de la simple tension administrative pour se transformer en une politique implicite de durcissement des contrôles à l’encontre des Algériens ? Si officiellement aucune directive particulière n’a été annoncée par les autorités françaises, la simultanéité des faits intrigue et nourrit un malaise grandissant au sein de la communauté algérienne de France.

Dans les allées de Roissy, là où autrefois les retrouvailles se faisaient sous les rires et les accolades, une forme d’appréhension semble avoir remplacé la joie. L’arrivée en France, pour certains, n’a jamais semblé aussi incertaine malgré des papiers en règle. Le moindre oubli, la moindre approximation, peut désormais déboucher sur un retour immédiat au pays d’origine, comme le craignent de plus en plus de passagers.

Alors que les tensions entre les deux États ne semblent pas prêtes de s’apaiser, les passagers algériens en provenance d’Alger, Oran ou Constantine doivent désormais redoubler de vigilance, en prévision de leurs périple à l’aéroport de Paris Roissy. Ce nouvel épisode souligne à quel point la diplomatie, lorsqu’elle s’enlise dans le conflit, finit par déborder sur les réalités les plus banales de la mobilité internationale, transformant un simple passage en douane en un véritable parcours du combattant.

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