Aéroport de Paris Roissy : les Algériens face à une nouvelle alerte

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Alors que les beaux jours s’installent et que les préparatifs des vacances battent leur plein, une ombre vient assombrir l’enthousiasme des voyageurs algériens de France. En ligne de mire, l’un des plus importants carrefours aériens d’Europe, notamment pour les Algériens : l’aéroport de Paris Charles-de-Gaulle, plus communément appelé Roissy. C’est dans ce géant du transport aérien que transite une immense majorité de passagers algériens se rendant en vacances ou rendant visite à leurs proches au pays. Or, selon une récente étude menée par AirAdvisor, une plateforme spécialisée dans la défense des droits des passagers aériens, Roissy occupe la deuxième place d’un classement peu reluisant : celui des aéroports où le risque de perte ou de vol de bagages est le plus élevé au monde.

L’étude repose sur une combinaison de plusieurs indicateurs concrets. Elle prend en compte le volume annuel de passagers, le temps moyen nécessaire pour rejoindre la zone de récupération des bagages et le nombre de signalements de bagages perdus ou volés. Avec plus de 70 millions de voyageurs qui franchissent ses portes chaque année, Roissy est l’un des hubs les plus fréquentés du continent. Et pourtant, le temps moyen de 26 minutes pour accéder à la zone de récupération est pointé du doigt. Un laps de temps suffisant pour qu’une valise s’égare, soit déplacée par erreur ou, pire, subtilisée dans l’agitation ambiante.

Les voyageurs algériens, qui empruntent souvent l’aéroport de Paris Roissy pour ses vols directs vers Alger, Oran, Constantine ou Annaba, se retrouvent ainsi en première ligne face à ce risque. Nombreux sont ceux qui prévoient de passer leurs vacances d’été en Algérie, chargés de cadeaux, de vêtements, de produits qu’ils ne trouvent pas sur place. Pour eux, perdre une valise n’est pas une simple contrariété logistique. C’est un drame affectif et parfois même financier, surtout quand le contenu est impossible à remplacer.

L’étude d’AirAdvisor met aussi en lumière un phénomène de plus en plus préoccupant : la perte de bagages ne se limite plus à une dimension matérielle. Avec la multiplication des vidéos sur TikTok montrant des valises abandonnées, forcées ou ouvertes en direct, les voyageurs se retrouvent parfois exposés publiquement. Des bagages non réclamés sont même mis aux enchères, avec leur contenu affiché aux yeux de tous. Anton Radchenko, fondateur de la plateforme, alerte sur cette évolution qui transforme la mésaventure en atteinte à la vie privée, une humiliation vécue par certains comme un véritable traumatisme.

Roissy partage ce triste classement avec d’autres grands aéroports européens. En tête, Londres Heathrow, suivi de Francfort, Amsterdam et Barcelone, respectivement classés cinquième, sixième et huitième. Ces infrastructures ont toutes en commun une densité de trafic très élevée et une complexité logistique qui rendent la gestion des bagages plus difficile. Toutefois, le cas de Roissy interpelle davantage les Algériens de France en raison de son importance stratégique dans la connectivité avec l’Algérie.

À l’inverse, certains aéroports tirent leur épingle du jeu en matière de fiabilité et de sécurité des bagages. L’aéroport de Nice-Côte d’Azur, par exemple, se distingue en se hissant au septième rang mondial des aéroports les plus sûrs pour les bagages. Le délai moyen pour atteindre la zone de récupération y est de seulement 10 minutes. À l’autre bout du monde, plusieurs aéroports australiens brillent également dans ce classement : Darwin, Adélaïde et Perth figurent parmi les mieux notés, avec des procédures de récupération des bagages optimisées et un taux d’incidents extrêmement bas.

Pour les passagers algériens préparant leur voyage estival via Paris Roissy, ces chiffres résonnent comme un avertissement. La vigilance devient une nécessité. Identifier correctement ses valises, éviter d’y placer des objets sensibles, photographier leur contenu, déclarer toute anomalie sans délai, sont autant de gestes simples pouvant limiter les dégâts. Car derrière chaque valise se cache une histoire, un lien avec la famille restée au pays, une part d’identité que l’on transporte avec soin. Et dans un monde où la viralité numérique peut ajouter une couche d’angoisse à une situation déjà stressante, préserver ses affaires devient plus qu’un réflexe : une précaution essentielle. Pour de nombreux Algériens, le voyage commence à Roissy. Et aujourd’hui, ce départ rime aussi avec prudence.

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