Une scène aussi tendue que tristement évitable s’est jouée hier à l’aéroport de Paris Roissy, où une mère de famille d’origine algérienne a vu son voyage tourner au cauchemar. Ce qui devait être un simple vol vers Alger s’est transformé en une véritable incompréhension administrative doublée d’un échec cuisant, nourri par un malentendu aux lourdes conséquences. Pensant pouvoir bénéficier d’une récente mesure prise par les autorités algériennes, la passagère a commis une erreur qui lui a coûté son embarquement.
L’Algérie, dans une volonté manifeste de renforcer les liens avec sa diaspora et de faciliter les allers-retours vers le pays, a adopté une mesure singulière : permettre aux Algériens établis à l’étranger, et disposant de la double nationalité, de voyager avec un passeport algérien expiré, à condition qu’il soit accompagné d’un document d’identité étranger en cours de validité. Cette disposition a été largement saluée pour son pragmatisme, notamment par les familles éparpillées entre les deux rives de la Méditerranée. Mais cette nouveauté, encore méconnue de certains, a également semé la confusion chez d’autres. C’est exactement dans ce flou qu’est tombée cette mère de famille, certaine de pouvoir embarquer avec son simple passeport algérien périmé.
Le hic ? Le mère algérienne, qui devait embarquer au départ de l’aéroport de Paris Roissy, ne possédait pas de passeport français ni aucune autre pièce d’identité étrangère. Seul document officiel en sa possession : un titre de séjour français de 10 ans. Pensant de bonne foi que cette mesure s’appliquait à tous les Algériens vivant en France, elle s’est rendue à l’aéroport, confiante, valise à la main et espoir au cœur, persuadée qu’elle franchirait les contrôles sans encombre. Ce qu’elle ignorait, c’est que cette facilité administrative ne concerne que les binationaux, et non les résidents étrangers détenteurs d’un simple titre de séjour.
Sur place, au comptoir d’enregistrement d’Air Algérie, une responsable de la compagnie a tenté de lui faire entendre raison. Avec patience et diplomatie, elle lui a expliqué que sans passeport français ou tout autre justificatif d’identité étrangère valide, il lui était impossible de monter à bord. « La mesure est réservée aux Algériens disposant d’une double nationalité, madame. Votre titre de séjour ne suffit malheureusement pas », a-t-elle insisté. Mais face à cette explication, la passagère s’est obstinée. Convaincue d’être dans son bon droit, elle a refusé d’admettre l’interprétation correcte de la règle. La discussion s’est enlisée, sans qu’aucune issue favorable ne soit trouvée.
À bout de souffle, la responsable d’Air Algérie a dû trancher. L’accès à l’avion a été refusé. La mère de famille est restée sur le sol français, les larmes aux yeux, désillusionnée, tandis que les passagers continuaient leur embarquement dans un ballet désormais familier aux halls bondés de Roissy. Le vol pour Alger est parti sans elle, et avec lui, peut-être, des retrouvailles attendues, un événement familial important ou tout simplement le besoin de rentrer au pays, ne serait-ce que pour quelques jours.
Cet incident souligne les conséquences parfois dramatiques d’une mauvaise compréhension des mesures consulaires. Car si l’intention des autorités algériennes est d’alléger les contraintes de voyage, l’application de ces assouplissements reste strictement encadrée. La subtilité de la règle – qui distingue les binationaux des détenteurs de titres de séjour – n’a pas été saisie par cette passagère, et c’est dans cette faille qu’elle a trébuché. Une erreur qu’elle risque de ne pas oublier.
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