Lors de son intervention sur une chaîne de télévision privée algérienne, Abdelaziz Ziari, ancien président de l’Assemblée populaire nationale (APN), a surpris de nombreux téléspectateurs en annonçant une décision aussi inattendue que ferme : il ne remettra plus jamais les pieds en France avec son passeport diplomatique. Ce choix de Ziari, loin d’être anodin, découle d’un ras-le-bol qu’il n’a pas hésité à exprimer publiquement, en pointant du doigt les désagréments subis par des détenteurs du passeport diplomatique algérien à l’aéroport de Paris Roissy Charles de Gaulle.
Selon Abdelaziz Ziari, le traitement réservé aux détenteurs de passeports diplomatiques algériens, au cours des derniers mois à l’aéroport de Paris Roissy, ne correspond pas à ce qu’il considère comme un respect minimal des usages internationaux. « J’ai juré de ne plus poser mes pieds en France avec mon passeport diplomatique pour éviter qu’on m’inflige des galères », a-t-il déclaré d’un ton à la fois ferme et désabusé.
Visiblement irrité par ce qu’il perçoit comme des humiliations ou des tracasseries injustifiées, Ziari n’a pas mâché ses mots. L’ancien haut responsable algérien estime qu’il est inacceptable de continuer à subir de tels désagréments, alors même qu’il détient un document censé lui garantir un certain nombre de facilités à l’étranger, en vertu de son statut et des accords diplomatiques entre les États. Face à cette situation, sa décision est sans appel. Il renonce à tout privilège associé au passeport diplomatique, du moins en ce qui concerne la France, pays avec lequel il semble désormais vouloir prendre ses distances sur le plan personnel. « Celui qui veut me voir n’a qu’à venir me voir en Algérie, et s’ils n’ont pas les moyens, on va leur payer le billet », a-t-il ajouté, dans une formule ironique qui témoigne à la fois de sa lassitude et d’un certain détachement vis-à-vis des usages diplomatiques traditionnels.
Dans un contexte où les relations franco-algériennes connaissent régulièrement des tensions sur le plan administratif et consulaire, cette déclaration prend une résonance particulière. Elle s’inscrit dans une série de signaux de mécontentement émis ces dernières années par des responsables ou anciens responsables algériens, qui dénoncent des formes de traitement jugées inéquitables ou discriminatoires, notamment dans les aéroports français. La déclaration de Ziari est d’autant plus significative qu’elle vient d’un homme qui, durant plusieurs années, a occupé de hautes fonctions dans l’appareil d’État algérien. Son expérience des relations internationales et de la diplomatie donne du poids à ses propos, même s’il s’exprime aujourd’hui à titre personnel.
L’ancien président de l’APN n’a pas exclu tout déplacement en France, mais à une condition : il ne le fera qu’en tant que simple citoyen, en sollicitant un visa classique avec son passeport ordinaire, dans le cas où une urgence familiale surviendrait. « Au cas où j’aurai une urgence familiale, sachant que j’ai un fils établi en France, je vais demander un visa pour une visite familiale avec mon passeport ordinaire et puis c’est tout », a-t-il conclu, comme pour clore définitivement le chapitre du passeport diplomatique. Ce revirement, bien que surprenant pour certains, illustre un phénomène de plus en plus courant chez certains anciens hauts fonctionnaires algériens qui, à la retraite ou éloignés de la scène politique, n’hésitent plus à dénoncer les difficultés rencontrées à l’étranger, notamment dans les espaces européens où le climat migratoire et sécuritaire s’est durci.
La réaction de Ziari pourrait également faire écho à d’autres responsables qui, en silence ou discrètement, choisissent de limiter leurs déplacements en France, fatigués par les longues attentes, les fouilles jugées excessives ou encore les suspicions portées sur leurs documents diplomatiques, notamment lors des derniers mois, à cause de la crise entre la France et l’Algérie. Ces faits, s’ils ne sont pas toujours médiatisés, participent à une forme de malaise plus large entre l’élite algérienne et certaines pratiques frontalières européennes. L’intervention de Ziari vient donc mettre des mots sur un sentiment partagé mais rarement exprimé avec autant de clarté et de défiance.
Dans tous les cas, l’ancien président de l’APN semble déterminé à faire entendre sa voix, quitte à se mettre en rupture avec certains usages institutionnels. En refusant d’utiliser son passeport diplomatique pour entrer sur le territoire français, il envoie un message fort, à la fois symbolique et politique, et renforce un sentiment grandissant d’irritation parmi certains Algériens face à ce qu’ils considèrent comme un traitement inégal dans les couloirs de l’immigration française.
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