Ce mercredi 21 mai, une scène pour le moins insolite s’est déroulée en Île-de-France. Plusieurs voyageurs algériens, arrivant à l’aéroport de Roissy pour embarquer à bord de leur vol, ont été contraints de descendre en urgence de leurs VTC et de finir le trajet… en courant, valises à la main.
L’événement, filmé et partagé sur les réseaux sociaux, s’inscrit dans un contexte de fortes perturbations provoquées par une nouvelle mobilisation des taxis. Les Algériens concernés, souvent venus en famille ou chargés de bagages, ont dû franchir les derniers kilomètres à pied pour atteindre l’aéroport de Roissy, sous la pression du temps et de la crainte de rater leur avion. Ce n’est pas la première fois que l’aéroport de Roissy se retrouve paralysé, mais cette fois-ci, ce sont les passagers algériens qui ont illustré, malgré eux, l’ampleur de la désorganisation.
Les Algériens, nombreux à emprunter les vols au départ de l’aéroport de Roissy vers leur pays d’origine ou d’autres destinations, se sont retrouvés bloqués à bord de VTC incapables de progresser sur les routes menant à l’aéroport. Les manifestations de taxis, déclenchées pour protester contre les nouvelles conditions tarifaires du transport sanitaire imposées par l’Assurance maladie, ont provoqué un véritable chaos sur les axes routiers d’Île-de-France. Une opération escargot sur l’autoroute A3, en lien avec le rassemblement au niveau de l’aéroport de Roissy, a rapidement entraîné une congestion totale du trafic. Ne voyant aucune issue rapide en voiture, certains Algériens ont choisi de fuir les embouteillages et de continuer à pied, trottant d’abord puis courant à travers les échangeurs pour rejoindre coûte que coûte le terminal.
Cette scène s’est répétée à plusieurs endroits autour de l’aéroport de Roissy. Le ballet de valises roulant à toute vitesse sur les trottoirs, accompagné par la hâte visible sur les visages des voyageurs, a fait le tour de plusieurs plateformes. On pouvait voir des familles algériennes tentant de se frayer un chemin à travers les bouchons humains et les files de véhicules à l’arrêt. L’aéroport de Roissy, bien que stratégique, n’a pas échappé à la paralysie engendrée par une cinquantaine de voitures bloquant deux voies sur trois de l’A1 entre l’aéroport Charles-de-Gaulle et Paris, vers 13h00, avant que le convoi ne se dirige vers le périphérique. La situation a entraîné une désorganisation complète de l’accès à Roissy, empêchant de nombreux voyageurs, y compris des Algériens, d’arriver à temps s’ils n’optaient pas pour une solution inattendue : courir.
Les ralentissements n’étaient pas limités à Roissy. À Orly, des perturbations similaires ont touché les passagers dès le matin, avec la fermeture temporaire de l’A6a entre L’Haÿ-les-Roses et la porte d’Orléans. Sur l’A13 et l’A12 également, les ralentissements ont été tels que de nombreux usagers ont vu leur trajet rallongé de plusieurs heures. Dans la capitale, les taxis ont bloqué le boulevard Raspail, non loin du ministère des Transports, ajoutant une pression supplémentaire sur la circulation dans Paris intramuros. En marge de cette mobilisation, ce sont bien les voyageurs algériens, souvent peu préparés à une telle improvisation logistique, qui ont incarné le visage le plus visible de cette pagaille.
Le cas de ces Algériens courant vers l’aéroport de Roissy en plein embouteillage symbolise une tension croissante entre différents modes de transport en France et met en lumière les conséquences directes sur les usagers. Roissy, pourtant habitué aux grands mouvements de foule, a été le théâtre d’une scène peu banale. Pour les Algériens concernés, cette course improvisée avec leurs valises sous le bras restera sûrement un souvenir marquant de leur passage par l’aéroport de Roissy.