Aéroport de Roissy : des voyageurs risquent 150.000 euros d’amende

Aéroport Roissy plafond

À l’aéroport de Roissy, un phénomène alarmant se produit chaque jour : des centaines de kilos de marchandises illégales sont saisies par les douaniers. Ces produits, principalement des denrées périssables, entrent illégalement sur le territoire français et représentent un risque majeur, tant au niveau sanitaire qu’environnemental. La saisie de ces marchandises est une partie essentielle de la lutte contre l’importation d’espèces sauvages, une problématique complexe qui touche particulièrement l’aéroport Paris-Charles-de-Gaulle, véritable plaque tournante pour le commerce illicite d’animaux et de végétaux.

Au cœur de ces saisies, des animaux sauvages tels que des chauves-souris, des pangolins, des crocodiles et des primates. Chaque jour, ces espèces sont découvertes dans les valises des voyageurs, mettant en lumière un trafic international qui menace la biodiversité et la santé publique. Emmanuel Bizeray, chef des services douaniers du terminal 2E, raconte en détail les saisies à BFM TV : « Ce qu’on va avoir ici, c’est de la chauve-souris (…) et à côté de ça, on va avoir une partie d’antilope. » Ce type de commerce, impliquant des animaux protégés par des conventions internationales, est non seulement illégal, mais représente également un danger pour la faune locale et mondiale, en plus de nuire à l’agriculture et à la santé humaine.

En particulier, les chauves-souris saisies sur les vols en provenance d’Afrique centrale présentent un risque sanitaire de taille. Ces animaux, souvent porteurs de la rage, sont une menace potentielle pour la santé publique, ce qui rend leur interception d’autant plus cruciale. D’autres produits saisis, comme des viandes provenant de ces animaux sauvages, peuvent également être porteurs de virus et de pathogènes dangereux, capables de se propager rapidement au sein des populations humaines et animales.

L’aéroport de Paris-Charles-de-Gaulle est un carrefour majeur pour les voyageurs internationaux, avec près de 200.000 passagers qui transitent quotidiennement par cet aéroport. Cependant, cette forte fréquentation en fait aussi un point névralgique pour le trafic illégal d’espèces sauvages, qui prospère en raison des nombreux vols en provenance de pays où les régulations sont moins strictes. La France, en tant que pays d’entrée de l’Union européenne, se retrouve souvent confrontée à des saisies massives de produits illégaux.

De nombreux passagers, principalement en provenance d’Afrique, transportent des produits comme de la viande et des denrées périssables, bien conscients que ces articles sont interdits à l’entrée dans l’Union européenne. Jirès, un passager en provenance du Cameroun, explique avoir ramené « du coq et des bâtons de manioc (…) pour ma famille », sans savoir que ces produits étaient illégaux. Dans certains cas, ces denrées saisies alimentent même des trafics dans des restaurants qui proposent des viandes de source douteuse, souvent en mauvaise condition en raison des conditions de transport. Selon Emmanuel Bizeray, « les denrées vendues sont aussi bien souvent impropres à la consommation », ce qui renforce la nécessité d’une intervention rapide et rigoureuse des autorités douanières.

Les services douaniers de l’aéroport de Roissy, conscients des risques sanitaires et environnementaux, prennent immédiatement des mesures pour éviter toute propagation. Les produits illégaux saisis sont systématiquement détruits par incinération. « Le risque essentiel est la transmission de virus et de pathogènes à l’agriculture française et européenne, mais aussi éventuellement à l’humain », souligne Emmanuel Bizeray. En 2021, pas moins de 36 tonnes de produits illégaux ont été saisies à Roissy, un chiffre impressionnant qui témoigne de l’ampleur du trafic.

La réglementation en matière de transport de bagages joue également un rôle dans ce phénomène. Contrairement à la plupart des vols longs courriers qui limitent le poids des bagages à 23 kilos, les passagers en provenance d’Afrique bénéficient souvent d’une franchise de bagages plus généreuse, pouvant atteindre jusqu’à 40 kilos. Cette différence de politique attire certains voyageurs, qui profitent de cette latitude pour transporter des produits interdits en grande quantité.

Les sanctions pour le commerce illégal d’espèces sauvages sont sévères. Les personnes prises en flagrant délit risquent jusqu’à trois ans de prison et une amende de 150.000 euros, une peine qui reflète la gravité de ce trafic. Chaque année, ce commerce illicite génère des revenus colossaux, estimés à 23 milliards de dollars (21 milliards d’euros), plaçant le trafic d’espèces sauvages juste derrière celui de la drogue et des armes en termes de rentabilité.

La lutte contre le trafic d’espèces sauvages à l’aéroport de Roissy est un combat quotidien, mais crucial pour protéger la biodiversité et la santé publique. Les douaniers et les autorités françaises continuent de redoubler d’efforts pour endiguer ce fléau, tout en sensibilisant les voyageurs aux risques et aux sanctions liés à l’importation illégale d’animaux et de produits en provenance d’espèces protégées.

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