Se rendre à l’aéroport la veille d’un vol pour éviter les aléas des transports matinaux est une pratique courante parmi les voyageurs. Mais pour une Algérienne résidant en France, cette décision a pris une tournure inattendue lorsqu’elle a découvert une réalité troublante à l’aéroport de Paris Roissy.
Dans une vidéo largement partagée sur les réseaux sociaux, la jeune algérienne raconte son expérience à l’aéroport de Paris Roissy avec stupéfaction : « J’avais un vol très tôt le matin et, ne voulant pas prendre de risque avec un Uber à une heure aussi matinale, j’ai décidé de passer la nuit à l’aéroport. Je voulais aussi économiser un peu. Mais en arrivant sur place, j’ai fait une affreuse découverte qui m’a profondément choquée. »
Loin de l’image aseptisée que l’on peut avoir d’un grand hub aéroportuaire, elle se retrouve face à une situation inattendue. « J’ai croisé un nombre incalculable de sans-abri dans l’enceinte de l’aéroport. Je ne m’attendais pas à voir autant de personnes en détresse, dormant à même le sol, entre les chariots et les bancs, hors de la zone d’enregistrement. C’était vraiment choquant », confie-t-elle, visiblement émue.
Son témoignage met en lumière une réalité peu médiatisée : la présence de sans-abri dans les aéroports parisiens, et particulièrement à Roissy, où les vastes espaces et les allées peu surveillées deviennent parfois un refuge temporaire pour ceux qui n’ont nulle part où aller.
La voyageuse explique également avoir assisté à un moment particulièrement éprouvant. « Je suis arrivée juste au moment où les agents de sécurité allaient fermer les portes des zones d’enregistrement afin d’empêcher les sans-abri d’y passer la nuit. C’était un moment gênant et triste à la fois. Moi, ils m’ont laissée entrer sans problème parce que j’avais un billet pour mon vol, mais voir ces personnes être repoussées m’a mis extrêmement mal à l’aise », raconte-t-elle.
Cette situation, bien que surprenante pour de nombreux voyageurs, n’est pourtant pas un phénomène nouveau. Depuis plusieurs années, des associations et des journalistes alertent sur la précarité qui touche de nombreuses personnes en Île-de-France, et l’aéroport de Roissy, par sa configuration et ses infrastructures, est devenu un lieu de repli pour certains sans-abri.
L’aéroport, bien que fonctionnel 24h/24, ne dispose d’aucun espace aménagé pour permettre aux passagers en transit de se reposer confortablement. Les halls restent ouverts uniquement aux voyageurs munis d’un billet, ce qui signifie que ceux qui ne peuvent justifier d’un vol à venir se voient contraints de quitter les lieux. Pour les sans-abri qui trouvent temporairement refuge dans l’enceinte aéroportuaire, cela signifie souvent être expulsés aux premières heures du jour, lorsque l’activité reprend son cours normal.
Cette situation soulève des questions sur la gestion de la précarité dans les grands espaces publics comme les gares et les aéroports. Si certains passagers découvrent cette réalité avec stupéfaction, d’autres, habitués à fréquenter ces lieux, ne sont plus étonnés. « Ce n’est pas la première fois que je vois ça », témoigne un voyageur régulier. « L’hiver, c’est pire. Beaucoup de sans-abri viennent chercher un peu de chaleur ici. Mais ils savent qu’ils seront évacués au petit matin. », ajoute-t-il.
Face à cette situation, certaines associations tentent d’intervenir pour apporter de l’aide aux sans-abri qui se réfugient à l’aéroport. Des bénévoles distribuent des repas et des couvertures, mais ces initiatives restent limitées face à l’ampleur du problème.
Pour la jeune Algérienne qui a partagé son expérience, cette nuit passée à l’aéroport de Paris Roissy aura été bien plus qu’un simple moyen d’attendre son vol. Elle a été une prise de conscience brutale de la précarité qui touche de nombreuses personnes, y compris dans des lieux que l’on imagine à l’abri de telles réalités.
Son témoignage, relayé en masse sur les réseaux sociaux, suscite de nombreuses réactions. Certains expriment leur indignation face à la situation des sans-abri en France, tandis que d’autres soulignent que les aéroports ne sont pas des lieux adaptés pour accueillir des personnes en détresse.
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