L’aéroport international d’Alger acte une mesure brutale

Aéroport Alger Air Algérie projet Ftour

L’aéroport international d’Alger a pris une décision qui suscite de vives réactions parmi les internautes : la désactivation pure et simple des commentaires sur ses publications liées au recrutement. Cette mesure, jugée brutale par de nombreux observateurs, intervient dans un contexte particulièrement tendu, marqué par une avalanche de critiques sur les réseaux sociaux dès l’annonce de chaque nouvelle campagne d’embauche. Le silence imposé par cette décision tranche avec le tumulte habituel qui accompagne les appels à candidatures de la structure aéroportuaire, souvent pris d’assaut par des milliers de commentaires exprimant frustration, colère, ou simplement désarroi face à ce que beaucoup considèrent comme une absence de transparence.

Concrètement, la page officielle de l’aéroport continue de publier régulièrement des contenus d’informations pratiques, de photos, ou d’annonces concernant les vols et les services, lesquels restent ouverts aux interactions des usagers. Mais dès qu’il s’agit d’un post concernant les recrutements, les commentaires sont automatiquement désactivés, empêchant tout retour ou questionnement public. Une distinction claire est donc opérée entre les publications ordinaires, qui peuvent faire l’objet d’un échange, et celles qui touchent directement à l’emploi, lesquelles sont désormais coupées de toute possibilité de débat ou d’expression publique.

Chaque publication relative au recrutement générait jusqu’alors des centaines de commentaires négatifs. Le ton montait parfois jusqu’à atteindre une virulence qui mettait en péril l’image de l’aéroport international de la ville d’Alger, devenu malgré lui une cible facile sur la toile.

Du point de vue de la communication institutionnelle, cette décision de désactiver les commentaires peut être interprétée comme une tentative de reprise de contrôle sur une narration devenue difficile à gérer. Le flux massif de messages négatifs nuisant à la lisibilité des informations et risquant d’affecter la réputation de l’aéroport international d’Alger, il semble que la direction ait opté pour une solution radicale : préserver ses canaux officiels des débordements en neutralisant leur caractère interactif, du moins sur les sujets jugés sensibles. D’autres établissements publics ont d’ailleurs déjà eu recours à des mesures similaires dans des contextes analogues.

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Cependant, cette stratégie n’est pas sans conséquences. L’absence de commentaires ne signifie pas l’absence de mécontentement, bien au contraire. De nombreux internautes ont rapidement détourné leur frustration vers d’autres publications de la page ou vers d’autres plateformes pour exprimer leur désaccord. Des captures d’écran des publications concernées, accompagnées de remarques critiques, circulent désormais sur Facebook, Twitter et même dans des groupes de discussions privés où le débat reste vif.

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Pour certains observateurs, cette décision souligne aussi une réalité plus large : la difficulté croissante pour les institutions publiques à gérer leur image numérique dans un contexte où chaque geste est scruté, commenté, et potentiellement amplifié. La frontière entre gestion de crise et communication verrouillée devient ainsi de plus en plus ténue. Dans le cas précis de l’aéroport international d’Alger, cette mesure, si elle vise à calmer les tensions, pourrait paradoxalement entretenir une défiance plus profonde chez une partie de la population qui, en l’absence d’espace d’expression officiel, se tournera vers d’autres moyens pour faire entendre sa voix.

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À l’heure actuelle, aucune déclaration n’a été faite par la direction de l’aéroport international d’Alger concernant cette décision. Le maintien du blocage des commentaires sur les publications liées au recrutement laisse penser qu’il ne s’agit pas d’un choix temporaire, mais d’un changement durable dans la politique de communication. En attendant, les réseaux sociaux restent en ébullition, et la mesure, loin d’éteindre les critiques, semble en avoir ravivé certaines, avec un écho parfois plus fort encore que les commentaires eux-mêmes.