L’aéroport international d’Alger a récemment été le théâtre d’une simulation saisissante organisée par l’unité GOSP (Groupement des Opérations Spéciales de la Police) algérienne sur un avion Air Algérie. Cet exercice grandeur nature avait pour but de tester la capacité de réponse en cas de prise d’otages à bord d’un avion commercial. L’opération s’est déroulée sur le tarmac, avec un avion d’Air Algérie transformé en scène d’entraînement pour une intervention visant à libérer des passagers retenus par des terroristes fictifs.
Le GOSP, créé le 22 juillet 2016, est une unité d’élite de la police algérienne spécialisée dans la gestion des situations extrêmes telles que les prises d’otages, le grand banditisme et le terrorisme. Placé sous l’autorité directe du directeur général de la sûreté nationale, ce groupe intervient uniquement lors d’événements graves nécessitant des techniques spécifiques, que ce soit par la négociation ou l’assaut. Par ses objectifs et ses méthodes, le GOSP s’apparente au RAID français, en incarnant un modèle d’élite pour les forces de l’ordre algériennes.
La simulation, bien que fictive, n’est pas sans rappeler une véritable prise d’otages survenue à l’aéroport d’Alger il y a trente ans. Cet épisode historique, marqué par la prise d’assaut du vol Air France 8969 par le Groupe d’Intervention de la Gendarmerie Nationale (GIGN), reste gravé dans les mémoires comme l’une des opérations antiterroristes les plus audacieuses et médiatisées de l’histoire récente.
Le 24 décembre 1994, en pleine guerre civile algérienne, quatre hommes armés affiliés au Groupe Islamique Armé (GIA) prenaient en otage les 229 passagers et membres d’équipage du vol reliant Alger à Paris. Prétextant un contrôle de routine, ils s’étaient introduits dans l’avion et en avaient rapidement pris le contrôle. Leurs revendications incluaient la libération de deux figures du Front Islamique du Salut, Abbassi Madani et Ali Belhadj, ainsi qu’un vol vers Paris pour tenir une conférence de presse.
Dès les premières heures, les négociations s’étaient révélées tendues. Un officier de police algérien, à bord de l’appareil, fut exécuté, marquant un point de non-retour dans les discussions. Les autorités françaises, en collaboration avec l’Algérie, mirent en place une cellule de crise dirigée par le Premier ministre Édouard Balladur. Le GIGN fut rapidement mobilisé, tandis que des tentatives pour convaincre les preneurs d’otages de se rendre échouaient. Deux autres otages, un conseiller commercial vietnamien et un cuisinier de l’ambassade de France à Alger, furent également tués dans les heures qui suivirent.
Face à l’impasse, les terroristes menacèrent d’exécuter un passager toutes les trente minutes si leurs exigences n’étaient pas satisfaites. Finalement, l’avion fut autorisé à décoller le 26 décembre, mais il fut contraint de s’arrêter à Marseille faute de carburant. Cette escale permit au GIGN, déjà positionné sur place, de préparer un assaut minutieux.
À 17h09, les trois passerelles motorisées approchèrent l’Airbus A300. À 17h29, l’assaut fut donné. Les tireurs d’élite du GIGN neutralisèrent rapidement les quatre terroristes, après un intense échange de tirs au cours duquel plus de 1 000 munitions furent utilisées. En vingt minutes, les 229 otages furent libérés, sains et saufs, marquant la fin de 54 heures de tensions insoutenables.
Cette intervention, souvent qualifiée de modèle d’opération antiterroriste, a depuis été étudiée et mise en scène, notamment dans le film L’Assaut de Julien Leclercq. L’audace, la précision et le professionnalisme du GIGN ont établi une norme pour les interventions similaires à travers le monde.
Les récents exercices organisés à l’aéroport d’Alger avec un avion Air Algérie témoignent d’un effort continu de la part des autorités algériennes pour se préparer à des scénarios similaires. En reproduisant des situations réalistes, le GOSP vise à perfectionner ses tactiques et à garantir une sécurité maximale pour les passagers. Ce type d’entraînement souligne l’importance de la vigilance et de la réactivité dans un contexte où les menaces terroristes restent une réalité mondiale.
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