Aéroports de Paris : la PAF fait capoter le plan machiavélique d’un voyageur algérien

Algérien PAF Paris

Un ressortissant algérien de 26 ans, originaire de Jijel, a été interpellé au niveau de l’un des aéroports de Paris, à savoir celui d’Orly par la Police aux frontières (PAF), après avoir tenté de s’introduire en France avec une carte d’embarquement falsifiée. L’homme avait tout préparé pour contourner les contrôles de sécurité : voyage planifié, identité maquillée, documents contrefaits. Ce qui semblait être un banal contrôle d’accès à l’avion a débouché sur le démantèlement d’un réseau de falsification de documents de voyage opérant entre l’Algérie, la Tunisie et la France. L’arrestation, intervenue au moment où il présentait une fausse carte d’embarquement de la compagnie Transavia, a mis en échec une tentative de migration clandestine montée avec une précision quasi chirurgicale.

Les élèments de la PAF exerçant à l’aéroport de Paris Orly, alertés par des incohérences dans le document présenté par l’Algérien, ont très vite découvert que l’individu détenait également une carte d’identité française falsifiée. Son itinéraire réel ne correspondait à aucun des enregistrements officiels de vol, ce qui a renforcé les soupçons. Les vérifications d’usage de la PAF de Paris Orly ont rapidement confirmé la fraude, déclenchant l’interpellation immédiate du ressortissant algérien. La situation ne laissait place à aucun doute : les documents étaient contrefaits et l’objectif était clair, entrer illégalement en France en se fondant parmi les passagers légitimes. Après avoir été placé en garde à vue, l’homme a été reconduit vers l’Algérie à bord d’un avion de la compagnie Air Algérie.

Son arrivée à Alger n’a pas marqué la fin de l’affaire, bien au contraire. À l’aéroport Houari Boumédiène, il a été pris en charge par les services de sécurité algériens. Très vite, une enquête judiciaire a été ouverte. L’homme, interrogé par les enquêteurs, a révélé des détails troublants sur l’organisation derrière cette tentative. Il avait en réalité acheté un billet officiel pour la Tunisie, ce qui lui permettait de franchir les premiers contrôles en toute légalité. Une fois dans l’aéroport d’Alger, le plan entrait dans sa phase la plus sensible : sur instructions précises, il s’est rendu dans les toilettes, où une enveloppe l’attendait, contenant une carte d’embarquement falsifiée pour un vol vers Paris-Orly.

Le changement de carte devait s’effectuer dans la discrétion la plus totale. Il lui suffisait ensuite d’utiliser cette nouvelle carte pour embarquer vers la France, contournant ainsi les dispositifs de sécurité classiques. Le plan semblait bien rôdé. Sauf que les caméras de vidéosurveillance ont tout enregistré. Les images obtenues par les autorités ont permis de retracer ses mouvements et d’identifier deux individus soupçonnés de lui avoir fourni les faux documents. L’un se trouvait à Alger, l’autre à Jijel. Tous deux ont été placés en détention provisoire après leur arrestation.

Lors de ses auditions au cours de cette semaine, le principal suspect a reconnu, selon Ennahar, avoir payé la somme de 3 000 euros en devises pour obtenir les documents nécessaires à son voyage illégal. Le montant comprenait une fausse carte d’embarquement et une carte de séjour française falsifiée. L’argent aurait été remis à un intermédiaire identifié sous le pseudonyme de “Yabanji”, résidant dans le quartier de Bab Ezzouar. D’autres noms ont été cités, et les enquêteurs algériens poursuivent leur traque. Des perquisitions menées à Jijel ont permis la saisie de matériel informatique potentiellement utilisé dans la fabrication des faux : ordinateurs portables, imprimantes haute définition, logiciels de retouche graphique.

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Au total, cinq personnes sont actuellement poursuivies dans ce dossier. Deux d’entre elles ont été placées en détention, tandis que les trois autres ont été convoquées par la justice. Les chefs d’accusation sont lourds : usage de faux documents, tentative de sortie illégale du territoire national et facilitation de migration clandestine moyennant rémunération. Le dossier met en lumière une filière structurée, opérant sur plusieurs pays, et capable de fournir des documents convaincants en un temps record.

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Les autorités françaises comme algériennes suspectent que cette affaire pourrait n’être que la face visible d’un réseau plus vaste. Des vérifications sont en cours pour déterminer s’il existe des complicités internes dans les aéroports concernés, notamment en ce qui concerne l’accès aux zones sécurisées ou la circulation des documents frauduleux. Si l’opération a été un échec pour le principal intéressé, elle a permis de mettre au jour une organisation bien plus large, dont les ramifications s’étendent au-delà des frontières nationales.

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À l’heure actuelle, les services de sécurité poursuivent leurs investigations afin d’établir l’étendue exacte de ce réseau et d’éventuelles connexions internationales. Le dossier reste ouvert, et d’autres arrestations pourraient suivre dans les semaines à venir.