Aéroports et ports en Algérie : une décision « exceptionnelle » actée

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Dans un contexte économique mondial tendu, la récente décision du gouvernement algérien marque un tournant significatif pour les acteurs du commerce international. Une mesure qualifiée d’« exceptionnelle » a été actée dimanche 3 août 2025, à la suite d’une réunion de haut niveau. Les marchandises importées, bloquées depuis plusieurs semaines dans les ports, les aéroports et les zones sous contrôle douanier en Algérie, vont enfin pouvoir être libérées. Ce déblocage concerne tous les biens expédiés vers l’Algérie avant cette date, apportant un soulagement immédiat aux opérateurs économiques qui faisaient face à une paralysie de leurs activités.

Cette réunion stratégique, tenue sous la présidence du ministre du Commerce extérieur et de la Promotion des exportations, a rassemblé plusieurs figures clés : le ministre des Finances, le directeur général des douanes, le directeur général de l’Agence algérienne de promotion de l’investissement (AAPI), le président du Conseil du renouveau économique algérien (CREA), ainsi que des représentants de la Banque d’Algérie et de l’Association des banques et établissements financiers (ABEF). Ensemble, ils ont examiné la situation critique des marchandises en souffrance dans les ports et aéroports de l’Algérie, provoquée par l’application rigoureuse d’une nouvelle procédure administrative.

La genèse de ce blocage remonte à l’introduction, le 9 juillet dernier, d’un Programme Prévisionnel d’Importation (PPI), un document devenu obligatoire pour toute domiciliation bancaire et toute opération de dédouanement. Cette exigence, appliquée rétroactivement à compter du 1er juillet, a immédiatement entraîné l’immobilisation de nombreux conteneurs dans les ports et aéroports à travers l’Algérie. Les opérateurs économiques ont ainsi vu leurs chaînes d’approvisionnement fortement perturbées, générant des pertes financières importantes et une incertitude généralisée.

La libération de ces marchandises dans les ports et les aéroports de l’Algérie ne se limite pas à une simple décision administrative. Elle reflète une volonté plus large de revoir en profondeur les mécanismes de régulation du commerce extérieur. Déjà, le 31 juillet 2025, la Direction générale des douanes avait autorisé le dédouanement partiel des biens bloqués, à condition que les futurs dossiers d’importation soient conformes au nouveau dispositif. Cette nouvelle étape, bien plus large, marque donc une inflexion dans la gestion du secteur.

La situation dans les ports, tout comme dans les aéroports de l’Algérie, s’était rapidement tendue, les zones de stockage atteignant parfois leurs limites physiques. Les opérateurs économiques, confrontés à des frais de stationnement croissants, réclamaient une issue urgente. En libérant l’ensemble des marchandises concernées, l’État envoie un signal fort : celui de sa réactivité face à une crise opérationnelle qui aurait pu s’enliser. Les ports, les aéroports et les circuits douaniers de l’Algérie devraient ainsi connaître dans les jours à venir un retour progressif à la normale.

La participation des représentants de la Banque d’Algérie et de l’ABEF à cette rencontre n’est pas anodine. Elle souligne l’importance de la coordination interinstitutionnelle pour débloquer une situation qui mêlait réglementation bancaire, procédure douanière et intérêts économiques. Le rôle des banques dans la validation du PPI et dans la domiciliation des opérations a été identifié comme un maillon sensible du dispositif, ce qui justifie leur présence au sein de cette concertation.

Parallèlement à cette initiative, le président Abdelmadjid Tebboune avait lui-même convoqué une réunion consacrée aux importations et aux exportations. Cette implication du plus haut niveau de l’État montre l’importance stratégique que représente la fluidité des échanges dans les ports et les aéroports de l’Algérie, à l’heure où le pays cherche à renforcer sa souveraineté économique et attirer davantage d’investissements étrangers.

Ainsi, la levée du blocage des marchandises dans les aéroports, les ports et les entrepôts douaniers de l’Algérie représente un soulagement pour des milliers d’entreprises concernées. Mais elle s’inscrit aussi dans une réflexion plus globale sur la modernisation des procédures commerciales. Les semaines à venir seront cruciales pour observer si cette décision exceptionnelle permettra de restaurer la confiance et de fluidifier durablement les opérations dans les ports, les aéroports et les circuits logistiques de l’Algérie.