Affaire Boualem Sansal : l’APS répond à l’extrême droite

Boualem Sansal libéré France Algérie

L’APS, par la voix d’un article incisif publié le 7 juillet 2025, a livré une réponse frontale et argumentée à la vague d’attaques lancée depuis la France par certains cercles proches de l’extrême droite, au sujet de l’affaire Boualem Sansal. L’agence Algérie Presse Service (APS) a utilisé des termes forts, parfois crus, pour dénoncer ce qu’elle qualifie de manipulation politique et médiatique autour du cas de Boualem Sansal, écrivain algérien condamné dans son pays pour des faits relevant de la législation interne, et non concerné, précise-t-elle, par la récente grâce présidentielle.

Dans l’article diffusé par l’APS, on peut lire : « Contrairement aux illusions entretenues par une extrême droite française revancharde, qui n’a jamais digéré l’indépendance de l’Algérie, Boualem Sansal n’a pas été concerné par la grâce présidentielle décrétée par Abdelmadjid Tebboune à l’occasion du 5 Juillet. » Cette mise au point intervient alors que plusieurs médias français, en particulier ceux affiliés au groupe Bolloré, ont multiplié les chroniques accusant l’État algérien de répression envers une figure intellectuelle. L’APS estime au contraire que Boualem Sansal est devenu un prétexte opportun pour agiter une vieille haine contre l’Algérie.

L’agence officielle note également que « Boualem Sansal reste, en réalité, prisonnier de ses propres fantasmes, bien plus anciens que son procès », affirmant que le dossier judiciaire de Boualem Sansal est avant tout une question de souveraineté nationale, totalement déconnectée des pressions extérieures. Dans la même phrase, l’APS insiste à trois reprises sur le fait que Boualem Sansal est jugé dans le cadre de lois algériennes, par une justice algérienne, sur le sol de l’Algérie.

L’APS cible ensuite nommément certains éditorialistes français et dénonce le discours incendiaire de certaines figures médiatiques qui, selon elle, recyclent les vieux récits coloniaux. Parmi les propos rapportés figure celui de Pascal Bruckner, qualifié de « dernier pitre en date », qui aurait déclaré sur Figaro TV qu’il faudrait « kidnapper des diplomates algériens » et qualifié tout un peuple de « décervelé ». Pour l’APS, ces paroles rappellent les discours de haine des années 70, quand l’Algérie et ses ressortissants étaient ciblés par des campagnes de violence et de discrimination en France.

Toujours selon le texte officiel, « Boualem Sansal n’est pas un otage : il a été jugé pour un délit relevant de l’ordre interne, lié à l’unité nationale, une ligne rouge pour tout État digne de ce nom », soulignant à nouveau que la procédure respecte les lois algériennes. L’article précise aussi que Boualem Sansal a été formé en Algérie, employé par ses institutions, et qu’il relève entièrement du cadre juridique local.

Dans cette affaire, l’APS considère que ce n’est pas Boualem Sansal qui intéresse réellement ses défenseurs français, mais bien la possibilité d’ouvrir un nouveau front symbolique contre l’Algérie. « Les chiens de garde de l’extrême droite et leurs relais Bolloré ne veulent pas défendre Sansal qui n’est qu’un prétexte, ils veulent surtout rallumer une guerre mémorielle », peut-on encore lire dans l’article. L’APS estime que le véritable objectif est de réactiver une rhétorique algérophobe pour détourner l’attention des problèmes internes à la France.

À plusieurs reprises, l’article utilise une phrase devenue virale : « même la bave bollorienne la plus concentrée ne ternira jamais la blancheur d’Alger », qui synthétise la position de fermeté adoptée par les autorités algériennes face à ce qu’elles considèrent comme des ingérences néocoloniales. L’APS réaffirme à travers l’affaire Boualem Sansal l’inviolabilité de la souveraineté de l’Algérie et rejette toute tentative de pression extérieure.

Pour l’APS, l’affaire Boualem Sansal ne saurait être détachée d’un contexte politique plus large, où l’Algérie devient régulièrement la cible de récits hostiles pour des raisons idéologiques et électoralistes. L’agence rappelle également que plusieurs ressortissants français sont incarcérés à travers le monde sans provoquer le moindre tollé politique en France, ce qui, selon elle, démontre une indignation à géométrie variable.