Affaire de l’Ambassade de France en Algérie – « Barbouzeries » : l’APS fracasse Retailleau

Bruno Retailleau Iftar Algérie APS

La diplomatie algérienne a récemment déclenché un véritable séisme dans les relations bilatérales en annonçant l’expulsion immédiate de douze agents exerçant auprès de l’Ambassade et des Consulats de France en Algérie. Cette décision, qualifiée de « souveraine » par le ministère des Affaires étrangères, de la Communauté nationale à l’étranger et des Affaires africaines, a été relayée par l’Agence de presse algérienne (APS), qui n’a pas mâché ses mots à l’égard de Bruno Retailleau, en commentant l’incident ayant provoqué cette réponse musclée.

L’origine de cette crise diplomatique est une arrestation qui a fait grand bruit. Le 8 avril 2025, un agent consulaire algérien, pourtant accrédité en France et bénéficiant des immunités diplomatiques, a été interpellé « de façon spectaculaire et ostentatoire, sur la voie publique » par les services relevant du ministère de l’Intérieur français. L’APS rapporte que cette interpellation s’est déroulée « en faisant fi de tous les usages et pratiques diplomatiques et en flagrante violation des conventions et traités pertinents en la matière », dénonçant ainsi un grave manquement aux règles qui régissent les relations diplomatiques internationales.

L’Algérie n’a pas tardé à réagir. En déclarant persona non grata douze agents français, le gouvernement algérien a imposé à ces derniers de quitter le territoire national dans un délai de 48 heures. Cette mesure, radicale dans le langage diplomatique, s’inscrit selon l’APS dans un contexte de « défiance constante » de la part du ministre français de l’Intérieur, accusé d’avoir une « attitude négative, affligeante et constante » vis-à-vis de l’Algérie. Ce même ministre Retailleau, sans être nommé mais clairement visé, est décrit par l’APS comme « excellant dans les barbouzeries à des fins purement personnelles » et souffrant d’un « manque flagrant de discernement politique ».

L’APS ne s’est pas arrêtée là. Elle a condamné le traitement infligé à l’agent consulaire algérien, dénonçant une arrestation « vulgaire » d’un diplomate « protégé par les immunités et privilèges rattachés à son statut » et affirmant qu’il avait été traité « de façon honteuse et indigne tel un voleur ». Une mise en scène qui, selon l’agence, aurait été orchestrée dans le but de « rabaisser l’Algérie », remettant en cause les avancées récentes dans la relation entre les deux pays.

En effet, cette crise survient à un moment jugé critique dans le rapprochement entre Paris et Alger. L’APS rappelle à Retailleau que les deux Chefs d’État venaient d’initier une phase de « décrispation », amorcée par un entretien téléphonique entre les présidents français et algérien, suivi de la visite à Alger du ministre français des Affaires étrangères. Autant d’efforts diplomatiques désormais mis à mal par ce que l’Algérie considère comme une humiliation publique.

La fermeté de la réaction algérienne s’accompagne également d’un avertissement sans ambiguïté : « Toute autre nouvelle action attentatoire du ministre de l’intérieur français recevra, sur la base de la réciprocité, une réponse ferme et adéquate », prévient le communiqué cité par l’APS. Cette déclaration souligne la volonté des autorités algériennes de ne pas laisser passer ce qu’elles perçoivent comme une atteinte directe à leur souveraineté et à la dignité de leurs représentants officiels à l’étranger.

Cette escalade verbale et diplomatique replace les relations franco-algériennes sur un terrain glissant, où chaque geste, chaque mot peut avoir des répercussions durables. La terminologie employée par l’APS – « barbouzeries », « vulgaire arrestation », « traitement honteux », « acte indigne » – témoigne de la gravité du moment et de l’indignation suscitée par cette affaire dans les cercles officiels d’Alger. Si l’histoire des relations entre les deux pays est marquée par des tensions récurrentes, l’épisode actuel risque de laisser une empreinte durable, surtout si les échanges diplomatiques à venir ne parviennent pas à apaiser les ressentiments nés de cet affront.

L’Algérie, par la voix de son agence officielle, adresse ainsi un message clair à Paris : les pratiques perçues comme des provocations ne resteront plus sans réponse. Et dans cette nouvelle ère diplomatique, les gestes unilatéraux, surtout lorsqu’ils touchent aux symboles de la souveraineté nationale, seront désormais contrebalancés par des décisions immédiates et assumées, dans un esprit de stricte réciprocité.

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