Le climat se tend dangereusement dans les coulisses du football amateur algérien, alors que le MB Rouissat a lancé un véritable pavé dans la mare à travers un communiqué explosif récemment publié.
Dans ce message officiel, la direction du club oranais annonce avoir saisi formellement la Ligue amateurs pour réclamer des éclaircissements concernant la décision tant attendue liée au match opposant leur équipe à l’USM El Harrach. Le ton est monté d’un cran puisque le club va jusqu’à conditionner sa participation au reste du championnat national à la publication de cette décision, exigeant une réponse avant la fin de la 26e journée. Sans cela, une suspension de leur engagement en compétition pourrait être prononcée. Une forme de pression directe qui s’apparente à un avertissement lancé à l’instance dirigeante.
La direction du MB Rouissat ne cache pas sa frustration face à ce qu’elle considère comme un silence incompréhensible. Elle dénonce ouvertement un manque de réactivité, qualifiant l’attitude de la Ligue d’atermoiement injustifié. Selon le club, cette lenteur dans la prise de décision nuit gravement à l’équité sportive et risque de fausser la suite de la compétition. Le club insiste sur la nécessité absolue de faire respecter ses droits et de garantir l’intégrité du jeu, deux principes que les retards de la Ligue viendraient gravement compromettre selon eux.
Lire également : France : 6000 euros offerts aux Algériens pour un retour définitif en Algérie ?
Dans ce même communiqué, la direction menée par Mohamed Laâroussi va encore plus loin, évoquant sans détour une perte de crédibilité du championnat de Division Deux Amateur. Selon ses mots, la compétition vit actuellement une situation chaotique, décrite comme un « marché de manipulations flagrantes ». Une accusation d’une gravité particulière qui jette une ombre sérieuse sur la gestion de la Ligue et l’image de l’ensemble du football amateur en Algérie. Cette sortie médiatique n’est pas anodine, elle reflète une perte de confiance de plus en plus profonde vis-à-vis des organes de régulation du football local.
Lire également : Aéroport d’Alger : « la douceur employée » rend stupéfait un Français
Ne se contentant pas d’un simple appel à la transparence, le MB Rouissat annonce également dans son communiqué qu’il envisage de porter l’affaire au-delà des murs de la Ligue. En cas de maintien du flou, le club se réserve le droit de saisir des instances extérieures, sans préciser lesquelles, pour faire valoir ses droits. Ce passage à l’offensive traduit une détermination ferme de ne pas laisser passer ce qu’il perçoit comme une injustice. Le club conclut d’ailleurs sa déclaration sur des mots très forts, affirmant que ces ignorances successives représentent, selon eux, non seulement une injustice mais aussi « un scandale à part entière et une honte dans l’histoire du football algérien ».
Lire également : France : les auto-entrepreneurs algériens face à une nouvelle dépense obligatoire
L’affaire prend donc une tournure des plus sérieuses, transformant un simple différend administratif en un bras de fer ouvert entre un club et son instance de tutelle. Le silence de la Ligue, accusée de lenteur et de négligence, devient désormais un enjeu central dans cette crise. Il ne s’agit plus seulement d’un match, mais d’une question de principe pour le MB Rouissat, bien décidé à se faire entendre. La suite des événements dépendra sans doute de la réaction – ou de l’absence de réaction – de la Ligue des amateurs dans les jours à venir. Une chose est sûre : ce contentieux révèle les tensions souterraines qui traversent les divisions inférieures du football algérien, où la transparence et la régularité des décisions sont plus que jamais scrutées à la loupe.