Affaire des « Barbaresques » : des Algériens traînent en justice Damien Rieu

Damien Rieu

La récente attaque contre la boucherie « Les Barbaresques », tenue par des Algériens, a pris une ampleur judiciaire considérable. Au cœur de cette affaire, Damien Rieu, figure médiatique de l’extrême droite, est désormais sommé de s’expliquer devant la justice après la diffusion d’une vidéo controversée ayant entraîné une vague de haine contre l’établissement et ses propriétaires.

Me Ismaël Meziti, l’avocat des gérants de la boucherie, a confirmé à la rédaction de DNAlgérie que deux plaintes ont été déposées et transmises au procureur ainsi qu’au juge d’instruction. Selon lui, cette campagne de dénigrement ciblée relève d’infractions graves, notamment le cyberharcèlement, l’atteinte à la vie privée, la diffamation et l’incitation à la haine. Il précise que la diffusion d’images sans consentement, accompagnée de commentaires appelant à la stigmatisation, constitue une violation du Code pénal et de la loi sur la presse.

« Mon Confrère, Me Marouane GALICI, et moi-même déposons plainte devant le Procureur de la République pour les faits de : Cyberharcèlement (ou harcèlement aggravé, dispositions de l’article 222-33-2-2, 4° du Code pénal), atteinte à la vie privée (pour avoir diffusé les images sans le consentement du propriétaire alors qu’il était filmé, dispositions de l’article 226- du Code pénal). Nous déposons également plainte, sur les faits relatifs au droit de la presse, devant le Juge d’Instruction pour les faits de : Diffamation (art.32 de la loi du 29 juillet 1881), incitation à la haine (art. 24 de la loi du 29 juillet 1881). », précise Maitre Meziti.

La boucherie « Les Barbaresques », située dans un quartier fréquenté de Saint-Denis, a été prise pour cible après la publication d’une vidéo où l’on voit les propriétaires en plein travail. Très vite, cette publication a engendré une avalanche de messages haineux, de menaces et de commentaires racistes sur les réseaux sociaux, mettant en péril non seulement la réputation du commerce, mais aussi la sécurité de ses exploitants. Face à cette situation, la défense des commerçants s’organise et entend obtenir justice pour ces attaques qualifiées de « lynchage médiatique ».

De son côté, Damien Rieu a immédiatement réagi en rejetant toute accusation et en dénonçant ce qu’il appelle un « Jihad judiciaire ». Cette expression, reprise par l’intéressé dans un tweet, vise à décrédibiliser les poursuites engagées contre lui en les assimilant à une tentative d’instrumentalisation de la justice à des fins idéologiques. Toutefois, cette rhétorique ne convainc pas les parties adverses, qui considèrent cette posture comme une manœuvre visant à détourner l’attention des faits reprochés.

Sur les réseaux sociaux, l’affaire a pris une ampleur nationale, alimentant un débat houleux entre partisans et opposants de Damien Rieu. Le compte X Tajmaat avait d’ailleurs anticipé la défense du militant d’extrême droite en publiant une capture d’écran indiquant que ce dernier se réfugierait derrière l’argument du « Jihad judiciaire » pour se poser en victime. Et comme prévu, l’intéressé a utilisé cet argumentaire, ce qui n’a pas manqué de faire réagir les internautes.

En attendant, les propriétaires de la boucherie poursuivent leur activité, bien que marqués par l’ampleur de cette campagne de harcèlement. Ils espèrent que la justice tranchera en leur faveur afin de restaurer leur dignité et celle de leur commerce, qui reste un symbole du vivre-ensemble dans un contexte social de plus en plus polarisé. Reste à voir si cette affaire marquera un tournant dans la lutte contre les attaques ciblées sur les réseaux sociaux, ou si elle s’inscrira comme un épisode de plus dans une société où la viralité des polémiques peut avoir des conséquences lourdes pour les personnes impliquées.

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