Affaire du « monstre » d’Oran : le ministre de la Justice prend la parole

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L’affaire qui secoue actuellement l’opinion publique en Algérie, notamment à Oran, a suscité une vague d’émotion et de réactions, tant sur les réseaux sociaux que dans les institutions officielles. C’est dans ce contexte tendu que le ministre de la Justice, garde des Sceaux, Lotfi Boudjemaa, est intervenu pour mettre un terme aux spéculations et aux amalgames qui se sont intensifiés ces derniers jours. L’homme au centre de cette affaire, âgé de 37 ans, a été arrêté à Oran et fait l’objet d’une enquête pour agression sexuelle présumée. Oran, ville côtière importante et cœur économique de l’ouest algérien, se retrouve ainsi une nouvelle fois au cœur d’un fait divers médiatisé, déclenchant une avalanche de réactions, parfois disproportionnées.

Le ministre, en prenant la parole, a tenu à rappeler l’importance de respecter les procédures judiciaires en cours en Algérie et de ne pas se laisser entraîner par des affirmations non confirmées. Alors que certains relais sur les réseaux sociaux évoquaient l’agression de quarante mineurs à Oran, le ministre a été catégorique : à ce stade de l’enquête, une seule victime est identifiée, et l’affaire est encore en phase d’investigation préliminaire. Il a précisé que l’homme arrêté à Oran est en garde à vue, et qu’il appartient au parquet, conformément à l’article 11, de fournir à la population toute information pertinente à travers des communiqués officiels.

La diffusion massive d’informations non vérifiées, notamment sur les plateformes numériques, a amplifié l’affaire à Oran, conduisant certains utilisateurs à qualifier le suspect de « monstre », un terme qui, selon le ministre, doit être manié avec la plus grande prudence. En effet, cette qualification a été reprise dans l’hémicycle par un député qui, au début de son intervention, a décrit le suspect comme un « monstre humain ». Le ministre de la Justice a fermement recadré ce discours, soulignant qu’en l’absence de preuves solides et confirmées sur des agressions multiples à Oran, il est prématuré et juridiquement discutable d’employer de tels termes. Il a rappelé que la justice fonctionne sur la base de faits établis, d’enquêtes rigoureuses et de preuves irréfutables, et non sur des émotions alimentées par des rumeurs virales.

La gravité du sujet traité, notamment lorsqu’il est question d’agression sur mineur, exige une extrême rigueur dans la gestion de l’information, d’autant plus dans une ville comme Oran où la sensibilité à ce type de faits est grande, compte tenu des précédents et de la médiatisation récurrente d’affaires similaires. Le ministre a insisté sur le rôle de l’opinion publique, mais aussi sur celui des médias et des internautes, dans la construction d’un climat de confiance envers les institutions judiciaires en Algérie. Il a exhorté les citoyens à faire preuve de discernement et à attendre les versions officielles communiquées par les parquets de la République avant de tirer des conclusions hâtives.

À Oran, où les regards restent braqués sur l’évolution de l’enquête, cette affaire rappelle l’importance de ne pas confondre rumeurs et réalité judiciaire. Le ministre de la Justice a voulu, à travers sa prise de parole, recentrer le débat sur les faits concrets, tout en appelant à la retenue, à la responsabilité collective et au respect du principe de la présomption d’innocence. En attendant les conclusions définitives de l’enquête, seule la justice sera habilitée à trancher et à prononcer, le cas échéant, des sanctions contre le suspect impliqué dans cette affaire à Oran.