Le lancement officiel du plus grand concours national dédié à l’agriculture moderne et à l’innovation agricole marque une étape décisive pour l’Algérie, qui place désormais l’agriculture intelligente au cœur de son développement. Baptisé « Algerian Agripreneurs Challenge 2025 », cet événement est porté par le ministère de l’Économie de la connaissance, des start-up et des microentreprises, avec l’appui d’institutions européennes et allemandes. L’Algérie, par ce concours, affirme sa volonté de bâtir une nouvelle génération d’entrepreneurs agricoles, capables d’intégrer l’agriculture intelligente aux projets stratégiques qui émergent, en particulier dans les régions sahariennes. Ce signal fort traduit l’ambition du pays de combiner innovation, durabilité et efficacité dans un secteur vital, où l’agriculture intelligente devient indissociable de l’avenir économique de l’Algérie.
L’« Algerian Agripreneurs Challenge 2025 » s’inscrit dans le cadre du projet de développement de l’entrepreneuriat numérique et vert en Algérie (DGA), et plus spécifiquement de son volet InnovAgro, dédié à l’innovation agricole. Son objectif est clair : sélectionner 65 lauréats, répartis entre 40 porteurs d’idées (Cohorte I) et 25 projets ou start-up déjà structurés (Cohorte II). Par ce mécanisme, l’Algérie entend donner une chance réelle aux jeunes porteurs d’initiatives novatrices, afin qu’ils transforment leurs idées en projets viables, compétitifs et en phase avec les standards internationaux de l’agriculture intelligente.
Selon l’Agence allemande de coopération internationale GIZ Algérie, qui pilote l’initiative sur le terrain, ce concours représente une opportunité historique pour la jeunesse algérienne. L’accompagnement proposé ne se limite pas à une aide financière ; il repose sur un encadrement spécialisé, des services techniques, des conseils d’experts et l’accès à un réseau élargi de partenaires et d’investisseurs. L’ambition est d’ouvrir les portes d’un marché agricole mondialisé, où l’Algérie souhaite s’imposer grâce à l’agriculture intelligente et aux solutions durables qui transforment les modes de production.
La GIZ, présente en Algérie depuis 1975, agit avec un financement principal du ministère fédéral allemand de la Coopération économique et du Développement (BMZ) et en collaboration avec plusieurs institutions européennes. Elle concentre ses actions sur le développement économique durable, la transition énergétique, l’innovation technologique, ainsi que la promotion de l’économie verte et numérique. Dans ce cadre, l’Agripreneurs Challenge constitue une pièce maîtresse, car il associe l’Algérie à une dynamique internationale qui place l’agriculture intelligente comme levier stratégique de croissance.
Les organisateurs ont rappelé, notamment sur LinkedIn, que l’objectif de cette compétition est de donner aux jeunes de l’Algérie une plateforme où ils peuvent démontrer leurs capacités et transformer des idées en entreprises réelles. L’âge limite des candidats, fixé à 40 ans, vise à encourager une génération dynamique, prête à relever les défis de la modernisation agricole. Les inscriptions, ouvertes jusqu’au 28 septembre 2025 via une plateforme numérique, offrent ainsi à une large frange de jeunes innovateurs l’occasion d’intégrer un écosystème en plein essor.
Le financement de ce projet repose sur un partenariat solide entre le BMZ et l’Union européenne, tandis que la GIZ en assure la mise en œuvre pratique. L’ensemble vise à positionner l’Algérie comme un pôle régional incontournable de l’agriculture intelligente et durable, capable de rivaliser avec les modèles internationaux. Cette stratégie s’inscrit dans une vision globale de diversification économique, où la souveraineté alimentaire occupe une place centrale.
Ce concours arrive à un moment charnière, alors que l’Algérie connaît une montée en puissance de projets agricoles et agro-industriels. De grandes initiatives sont déjà en cours, portées par des entreprises publiques et privées nationales, mais aussi par des partenariats étrangers avec des pays comme l’Italie, le Qatar, les États-Unis ou encore la Turquie. Cette dynamique s’accélère particulièrement dans les wilayas du Sud, où les vastes territoires sahariens sont progressivement transformés en pôles agricoles. Grâce aux technologies de l’agriculture intelligente, ces zones sont appelées à devenir de véritables greniers alimentaires, capables non seulement de couvrir une grande partie des besoins nationaux, mais aussi de contribuer aux exportations.