L’Aïd el-Fitr 2025 en France a pris une tournure inattendue sur les réseaux sociaux, où certains internautes algériens ont exprimé leur ironie face aux médias français, notamment BFM TV et Cnews. Cette année, la fête qui marque la fin du mois sacré du Ramadan tombe un dimanche, ce qui signifie qu’il n’y aura pas d’impact sur l’absentéisme scolaire, un sujet souvent mis en avant par certaines chaînes d’information.
Dans un témoignage adressé à la rédaction de DNAlgérie, un Algérien de France a formulé des excuses sarcastiques à l’attention de ces médias. « BFM TV et Cnews sont sûrement dégoutés, car ils ne vont pas pouvoir parler des absences à l’école à cause de l’Aïd el-Fitr, puisque le premier jour est un dimanche (aujourd’hui, 30 mars 2025). À mon nom et au nom de tous les Algériens de France, qui ont été souvent stigmatisés par les médias français, je leur dis pardon pour le désagrément causé », a-t-il déclaré.
Ce type de réaction met en lumière un phénomène récurrent : chaque année, l’Aïd el-Fitr devient un sujet de débat dans certains médias français, qui évoquent l’absentéisme scolaire des élèves musulmans. En 2024, par exemple, plusieurs reportages avaient insisté sur le taux d’absences dans certaines écoles publiques lors de cette fête religieuse, alimentant des controverses et des discussions sur les réseaux sociaux. De nombreux Français d’origine maghrébine avaient alors dénoncé une forme de stigmatisation visant leur communauté.
Cette année, la coïncidence du calendrier prive donc ces médias de ce sujet de discussion, et les internautes n’ont pas manqué d’en faire un motif de plaisanterie. Sur Twitter et Facebook, plusieurs publications humoristiques ont circulé, où l’on pouvait lire des messages tels que « Les éditorialistes de Cnews en deuil, l’Aïd tombe un dimanche » ou encore « Urgence sur BFM : Comment critiquer l’Aïd el-Fitr quand il n’impacte ni l’école ni les entreprises ? ».
Au-delà du ton ironique, ces réactions traduisent un malaise plus profond au sein d’une partie de la communauté algérienne en France, qui se sent régulièrement visée par certains discours médiatiques. Beaucoup dénoncent une manière de traiter l’Aïd el-Fitr sous un prisme purement polémique, alors que d’autres fêtes religieuses ne font pas l’objet de la même attention.
En parallèle, de nombreux Algériens de France ont rappelé que l’Aïd el-Fitr, bien que n’étant pas un jour férié en France, reste une fête familiale et spirituelle essentielle pour des millions de musulmans. Ceux qui le peuvent prennent un jour de congé pour célébrer cette occasion en famille, tandis que d’autres doivent s’adapter à leurs obligations professionnelles ou scolaires. Contrairement à certaines idées reçues, tous les élèves musulmans ne manquent pas forcément l’école pour l’Aïd, et beaucoup d’entre eux poursuivent leurs cours normalement.
D’autres internautes ont préféré tourner la situation en dérision avec des montages humoristiques, détournant les unes de BFM TV et Cnews pour imaginer des titres fictifs tels que « Aïd el-Fitr 2025 : une menace invisible sur l’économie française ? » ou « Les musulmans célèbrent l’Aïd, faut-il s’inquiéter ? ». Ces détournements témoignent d’une volonté de répondre aux discours perçus comme anxiogènes par le biais de l’humour.
Dans un contexte où les débats sur l’islam en France sont souvent instrumentalisés dans les médias et la sphère politique, l’Aïd el-Fitr 2025 a donc pris une dimension particulière. La coïncidence du calendrier a offert une parenthèse légère à une communauté souvent prise pour cible dans certains discours. Reste à savoir si les éditions des années suivantes reprendront les mêmes débats habituels, ou si l’occasion sera saisie pour aborder cette fête sous un angle plus apaisé et respectueux des réalités des citoyens français de confession musulmane.
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