Aïd el-Fitr : un phénomène « blesse profondément » les Algériens de France

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Cette année encore, la fête de l’Aïd el-Fitr a été marquée par une réalité douloureuse pour de nombreux Algériens installés en France. Alors que cette célébration est censée être un moment de joie et de retrouvailles, plusieurs Algériens établis dans l’Hexagone ont exprimé sur les réseaux sociaux leur tristesse et leur incompréhension face à l’oubli dont ils disent être victimes de la part de leurs proches restés en Algérie.

Un décalage de date entre la France et l’Algérie a accentué ce sentiment de solitude. En effet, en France, l’Aïd el-Fitr a été célébré le dimanche, tandis qu’en Algérie, il a été fixé au lundi. Ce léger décalage a suffi à creuser un fossé émotionnel pour certains, qui espéraient un appel ou un message de leurs familles restées au pays. « Ma famille d’Algérie ne m’a même pas envoyé un message alors que je suis en bons termes avec tout le monde. Ça m’a profondément blessée », raconte une Algérienne installée en région parisienne, visiblement affectée par cette absence de contact.

D’autres Algériens de France ont également partagé leur déception, en lien avec l’Aïd el-Fitr, sur les réseaux sociaux. « Je comprends que l’Aïd el-Fitr en Algérie soit lundi, pas comme en France où nous l’avons célébré dimanche, mais on aurait au moins pu m’appeler », déplore un autre internaute. Pour lui, cette indifférence perçue de la part de ses proches en Algérie est difficile à accepter, d’autant plus que l’Aïd est traditionnellement un moment de partage et de fraternité.

Face à ces témoignages, les internautes ont réagi de différentes manières. Certains ont soutenu ceux qui se sont sentis oubliés, estimant que la distance géographique ne devrait pas justifier une absence de communication. « Un simple message ou un appel, ça ne coûte rien et ça fait toujours plaisir », commente une internaute. D’autres ont, au contraire, relativisé la situation en renvoyant la responsabilité aux expatriés eux-mêmes : « On ne vous a pas appelés, mais vous auriez pu le faire aussi », souligne un internaute, rappelant que l’initiative peut venir de n’importe quel côté.

Ce débat a mis en lumière une réalité plus large qui touche une partie de la diaspora algérienne en France : la sensation de se sentir progressivement déconnecté du pays d’origine. Si autrefois les familles restaient très soudées malgré la distance, les nouvelles générations ressentent parfois une forme de détachement, qu’il soit volontaire ou subi. Certains soulignent que les relations se sont transformées avec le temps, notamment en raison des préoccupations du quotidien qui accaparent tout le monde des deux côtés de la Méditerranée.

Pour d’autres, ce phénomène est aussi le reflet d’un changement de mentalités. En Algérie, certaines familles peuvent considérer qu’il appartient aux expatriés de faire le premier pas, notamment parce qu’ils vivent à l’étranger et sont souvent perçus comme mieux installés financièrement. « On pense parfois à tort que ceux qui vivent en France n’ont besoin de rien et qu’ils sont trop occupés avec leur vie là-bas », explique un internaute algérien, tentant d’expliquer ce silence qui a tant peiné certains.

Mais pour de nombreux Algériens de France, cette expérience a laissé un goût amer. Derrière cette histoire d’appels manqués et de messages absents se cache une question plus profonde : comment maintenir le lien avec son pays d’origine lorsque la distance s’installe non seulement physiquement, mais aussi émotionnellement ? Une interrogation qui, à chaque Aïd, revient hanter ceux qui, loin de leur terre natale, espèrent encore un signe de ceux qu’ils aiment.

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