Le président algérien Abdelmadjid Tebboune a dirigé ce dimanche une réunion du Conseil des ministres, consacrée à plusieurs projets stratégiques pour le pays. Parmi les sujets abordés figurait l’avancement du tronçon ferroviaire reliant Gara Djebilet à Béchar, ainsi que les études préliminaires de nouvelles lignes entre Laghouat et Tamanrasset d’une part, et entre El Menia, Timimoun et Adrar d’autre part. L’un des points cruciaux de cette rencontre a concerné l’examen de la possibilité d’importer du bétail en prévision de l’Aïd al-Adha.
Ces dernières années, les Algériens ont été confrontés à une flambée des prix des moutons la veille de l’Aïd, due à une diminution du cheptel. Cette situation a privé un grand nombre de familles de la possibilité de célébrer cette tradition religieuse. L’option d’importation pourrait constituer une solution pour rendre le rituel plus accessible cette année, en réduisant la pression sur le marché local et en stabilisant les prix.
De l’autre côté de la frontière, le Maroc fait face à une situation différente mais non moins délicate. Le roi Mohammed VI a adressé un message à son peuple à travers le ministre des Habous et des Affaires islamiques, Ahmed Tawfiq, appelant à « ne pas procéder au sacrifice cette année ». Selon le communiqué de l’Agence de presse marocaine, cette décision repose sur des défis économiques et climatiques majeurs qui ont provoqué « une chute significative du nombre de têtes de bétail disponibles ».
Le souverain marocain a précisé qu’il veille à garantir aux citoyens « les moyens d’accomplir leurs obligations religieuses, y compris les rites liés à l’Aïd al-Adha ». Cependant, il a insisté sur le fait que « la conjoncture actuelle rend cette pratique difficile pour de nombreuses familles, notamment celles aux revenus modestes ». Il a souligné que « bien que le sacrifice soit une sunnah confirmée, il ne doit pas se faire au détriment du bien-être des citoyens ». C’est dans cet esprit qu’il a exhorté la population marocaine à « renoncer à l’abattage cette année ».
Cette divergence d’approche entre les deux pays illustre des stratégies différentes face à un même défi : assurer l’accès à cette tradition religieuse tout en tenant compte des contraintes économiques et environnementales. L’Algérie mise sur l’importation pour répondre à la demande intérieure et maintenir un équilibre sur le marché, tandis que le Maroc privilégie une suspension temporaire du rituel pour éviter une pression supplémentaire sur les ressources limitées.
Dans les deux cas, la question de l’Aïd al-Adha dépasse le simple cadre religieux et reflète des préoccupations économiques profondes. La décision de Tebboune pourrait apaiser les inquiétudes des consommateurs algériens, mais elle nécessitera une mise en œuvre rapide et efficace pour garantir un approvisionnement suffisant avant la fête. Du côté marocain, l’appel du roi pose un défi d’acceptation sociale, car il s’agit d’un rite ancré dans les traditions familiales et communautaires.
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