Dans un tournant stratégique majeur pour le secteur aérien national, Air Algérie a officiellement annoncé, ce jeudi, l’acquisition de Tassili Airlines, jusque-là détenue par Sonatrach. Cette absorption marque une nouvelle ère dans le paysage du transport aérien algérien, avec des implications concrètes tant sur le plan logistique qu’opérationnel. La fusion entre Air Algérie et Tassili Airlines n’est pas qu’un simple transfert d’actifs ; elle s’inscrit dans une volonté étatique d’optimiser les ressources, de rationaliser les opérations aériennes intérieures et d’élargir les ambitions internationales de la compagnie nationale.
Le communiqué d’Air Algérie précise la nature juridique et organisationnelle de l’opération. Il s’agit d’un protocole d’accord signé entre Air Algérie et le groupe Sonatrach Holding Activités Extérieures et de Soutien. Ce document encadre le transfert de propriété de Tassili Airlines à Air Algérie dans le respect des exigences réglementaires en vigueur. Une attention particulière a été portée à la transition, conçue pour être fluide et sans rupture d’activités. En absorbant Tassili Airlines, Air Algérie hérite ainsi d’un patrimoine aérien conséquent, de ressources humaines qualifiées et d’un portefeuille de créneaux stratégiques, notamment en France.
Ce rapprochement entre les deux firmes publiques ne s’est pas fait à la légère. Il répond à une logique de synergie opérationnelle, de gouvernance renforcée et de complémentarité stratégique, selon les mots du communiqué. Les deux compagnies ont toujours coexisté dans des sphères relativement distinctes, avec des missions parfois complémentaires mais souvent parallèles. Désormais, cette absorption vise à créer une seule entité forte, capable d’assurer un maillage territorial plus cohérent, une meilleure rentabilité et une réponse plus efficace aux besoins croissants des voyageurs algériens, notamment sur les lignes domestiques.
L’intégration de Tassili Airlines au sein d’Air Algérie représente également une première étape dans le processus plus vaste de modernisation du secteur. En reprenant le personnel, les avions et l’infrastructure de la désormais ex-filiale de la Sonatrach, Air Algérie se positionne pour structurer un réseau domestique solide. Cette restructuration permettra de renforcer la connectivité entre les wilayas, en assurant une meilleure desserte des zones enclavées, tout en améliorant la régularité et la qualité du service sur les lignes intérieures.
Mais l’impact de cette fusion ne s’arrête pas aux frontières nationales. En reprenant également les créneaux détenus par Tassili Airlines en France, Air Algérie s’ouvre la voie à une extension stratégique de son influence sur les routes internationales. Les aéroports de Paris Roissy, Strasbourg et Nantes, desservis par Tassili Airlines, feront désormais partie de l’horizon opérationnel d’Air Algérie, augmentant ainsi sa présence sur un marché européen déjà très concurrentiel.
L’unification des flottes et du personnel sous la bannière d’Air Algérie pourrait aussi générer des économies d’échelle notables, tout en réduisant la redondance des opérations. Le défi sera de taille : intégrer deux cultures d’entreprise, harmoniser les processus et maintenir la satisfaction client durant cette phase de transition. Toutefois, avec cette absorption de Tassili Airlines, Air Algérie affiche clairement ses ambitions de devenir un acteur plus compétitif et structuré, aussi bien au niveau national qu’international.
L’opération entre les deux compagnies marque donc un tournant historique, porteur d’enjeux logistiques, économiques et symboliques. En réaffirmant son rôle de pilier du transport aérien national, Air Algérie renforce sa capacité d’action, tout en se dotant des moyens nécessaires pour affronter les défis de demain. Le ciel algérien pourrait ainsi connaître dans les mois à venir une transformation notable, à l’image de cette fusion entre les deux firmes publiques qui redéfinit déjà les contours du secteur aérien du pays.