Air Algérie : Airbus ne tient pas sa promesse

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Air Algérie, confrontée à une situation inattendue, ne recevra pas ses nouveaux avions dans les délais initialement fixés. Le PDG de la compagnie, Hamza Benhamouda, a annoncé que la promesse faite par Airbus de livrer le premier A330 Neo à Air Algérie au mois de juin ne sera finalement pas tenue. Cette déclaration a été faite en marge de la conférence internationale sur l’environnement, organisée par Air Algérie, et placée sous le thème : « La durabilité en esprit, pour une aviation verte ». Air Algérie devra ainsi attendre jusqu’à septembre pour voir le début du programme de réception, en raison des difficultés rencontrées par Airbus, notamment liées à ses fournisseurs.

Le programme prévoyait une livraison en juin, une promesse répétée à plusieurs reprises par Airbus, et relayée par le ministre des Transports lui-même. Toutefois, les images de l’A330 Neo arborant les couleurs d’Air Algérie, captées à Toulouse, n’auront été qu’un aperçu trompeur d’une promesse que le constructeur européen n’a pas pu respecter. Air Algérie, comme plusieurs autres compagnies clientes d’Airbus, fait les frais d’un dysfonctionnement mondial dans la chaîne logistique, affectant l’approvisionnement en moteurs et en équipements essentiels comme les toilettes, selon une information récente de l’AFP.

Le PDG d’Air Algérie a tenu à contextualiser la situation, rappelant que depuis la pandémie de Covid-19, l’industrie aéronautique est prise dans une spirale de retards et de perturbations. La promesse d’Airbus envers Air Algérie s’inscrivait pourtant dans une dynamique de relance, mais elle se heurte à une réalité industrielle marquée par des pénuries persistantes. Hamza Benhamouda estime que cette crise, qui affecte aussi bien Airbus que Boeing, pourrait durer encore deux à trois ans, empêchant la normalisation des livraisons avant 2027.

Airbus a d’ailleurs formellement averti ses clients, dont Air Algérie, de l’impossibilité de tenir les délais initiaux. La promesse faite à Air Algérie ne diffère en rien de celles faites aux autres compagnies, toutes confrontées au même goulot d’étranglement. Selon des sources citées par Reuters fin mai, Airbus anticipe des retards pouvant se prolonger pendant encore trois années, affectant toutes les chaînes de production, y compris celles destinées aux compagnies ayant déjà planifié l’intégration de leurs nouveaux appareils.

En parallèle, Air Algérie avait prévu un renforcement de sa flotte à travers une commande stratégique incluant huit A330 Neo auprès d’Airbus et huit 737 auprès de Boeing. Si le constructeur européen ne parvient pas à résoudre les problèmes d’approvisionnement, la promesse d’un calendrier respecté deviendra difficile à tenir pour la suite des livraisons. Air Algérie, dont les ambitions de croissance sont bien établies, doit donc composer avec cette réalité industrielle imprévisible.

Pour pallier ces retards, Air Algérie a pris l’initiative d’affréter des avions. Le dernier affrètement en date concerne un gros porteur de la compagnie espagnole Ultra Plus, chargé d’assurer les vols vers Montréal durant la saison estivale. En tout, ce sont jusqu’à huit avions qui devraient être affrétés temporairement afin de garantir la continuité des opérations et répondre à la demande croissante. Air Algérie démontre ainsi sa volonté de maintenir ses engagements opérationnels malgré la promesse non tenue par Airbus.

La situation souligne l’interdépendance entre les acteurs du transport aérien et leurs fournisseurs. Air Algérie, en dépit des promesses d’Airbus, doit s’adapter à une conjoncture mondiale défavorable. Le report des livraisons annoncé par Airbus est un nouvel épisode d’une crise structurelle que subissent l’ensemble des opérateurs du secteur. Si la première livraison est désormais attendue pour septembre, la stabilité du calendrier dépendra de la capacité d’Airbus à respecter enfin la nouvelle promesse faite à Air Algérie.