Air Algérie : après avoir foutu la pagaille à l’aéroport d’Alger, un étudiant condamné

Aéroport Alger Pegasus voyageurs

L’atmosphère habituellement réglée et sous haute surveillance de l’aéroport international d’Alger a été brusquement perturbée par un acte inattendu. Un étudiant, dont l’identité a été révélée sous les initiales « Y. M. », a semé la pagaille en détruisant volontairement des biens appartenant à une société partenaire d’Air Algérie. L’incident s’est déroulé à l’intérieur d’une zone réservée à cette entreprise de transport aérien, en plein cœur de l’aéroport, à Alger, un lieu où les tensions ne s’expriment que rarement de façon aussi violente. L’étudiant, qui se trouvait en état de grande agitation, a d’abord proféré des insultes envers des employés présents avant de s’en prendre physiquement à du matériel professionnel, provoquant un chaos qui a nécessité une intervention rapide des autorités.

La situation, hors norme pour un espace aussi contrôlé que l’aéroport, s’est envenimée au moment où l’étudiant a manifesté une colère incontrôlable. Il s’est rué sur des équipements utilisés dans les opérations quotidiennes de la société partenaire d’Air Algérie, les endommageant sous le regard médusé des témoins. L’aéroport, situé à Alger, a alors vu intervenir les services de sécurité qui ont procédé à son interpellation sans délai. Ce geste, à la fois brutal et imprévisible, a déclenché une réaction judiciaire immédiate, débouchant sur la comparution du jeune homme devant le tribunal de Dar El Beïda.

Lors de l’audience, les faits reprochés à l’étudiant ont été qualifiés de destruction de biens publics et d’outrage à des agents en exercice. Le procureur a requis une peine de prison ferme, soulignant la gravité des actes commis dans l’enceinte de l’aéroport, un lieu stratégique, notamment pour une compagnie comme Air Algérie, qui dépend de la stabilité et de la sécurité pour mener à bien ses missions. Le ministère public a demandé douze mois de détention ainsi qu’une amende de 20 000 dinars pour les dégâts provoqués par l’étudiant, estimant que les faits portaient atteinte au bon fonctionnement d’une infrastructure essentielle à Alger et au secteur aérien national.

La défense, de son côté, a tenté de faire valoir l’état de santé mental de l’étudiant. Il a été porté à la connaissance du tribunal que le jeune homme souffrait de troubles psychiatriques, dont un trouble dissociatif de l’identité, et qu’il était déjà suivi médicalement pour ces raisons. Cette dimension psychologique a été utilisée comme argument d’atténuation, les avocats plaidant en faveur d’une prise en compte humaine du contexte ayant conduit leur client à agir ainsi. Néanmoins, la juridiction a estimé que l’étudiant avait pleinement conscience de ses actes au moment des faits, ce qui a justifié une condamnation, certes avec sursis, mais marquante sur le plan judiciaire.

Le verdict a donc été prononcé : un an de prison avec sursis, assorti d’une obligation de verser une indemnité de 50 000 dinars à l’État. Cette peine a été interprétée comme un compromis entre la gravité des actes commis à l’aéroport d’Alger et les circonstances personnelles de l’étudiant.

Au-delà des interprétations sociales, ce fait divers rappelle avec force qu’un geste incontrôlé, même dans un moment de fragilité, peut entraîner de lourdes conséquences, surtout lorsqu’il survient dans un lieu aussi stratégique que l’aéroport d’Alger, où les activités d’Air Algérie sont étroitement encadrées.