C’est un tournant historique pour Air Algérie, un jalon décisif dans le paysage aérien de l’Afrique et une avancée stratégique qui redéfinit les ambitions de toute une région. Le constructeur franco-italien ATR vient de confirmer la commande la plus importante jamais enregistrée en Afrique, un contrat signé par Air Algérie pour l’acquisition de 16 appareils ATR 72-600. Ce contrat ne marque pas seulement une montée en puissance d’Air Algérie sur le marché régional, mais positionne également l’Afrique comme un acteur qui compte désormais dans le domaine des commandes d’avions régionaux à turbopropulseurs. L’accord entre ATR et Air Algérie, considéré comme l’un des plus marquants de cette année, vient confirmer une tendance : l’essor du transport aérien intérieur et régional en Afrique, avec Air Algérie en tête de pont.
Air Algérie, dont la présence sur le continent est désormais incontournable, renforce ainsi son partenariat stratégique avec ATR, un partenariat né il y a plus de deux décennies. En Afrique, aucune autre compagnie n’a développé une relation aussi durable et structurante avec ATR qu’Air Algérie. Depuis 2003, Air Algérie exploite des ATR pour relier les régions éloignées du pays, et cette nouvelle commande de 16 avions ATR 72-600 vient s’ajouter à une flotte déjà composée de 12 ATR 72-500 et 3 ATR 72-600. Ce faisant, Air Algérie confirme sa position de plus grand client d’ATR en Afrique, une relation fondée sur la fiabilité, l’efficacité énergétique et l’adaptabilité de ces appareils aux spécificités climatiques et géographiques du territoire algérien et de l’Afrique en général. La livraison de ces nouveaux appareils est prévue entre 2026 et 2028, une période au cours de laquelle Air Algérie prévoit de renforcer ses dessertes nationales et régionales, un levier essentiel pour l’intégration économique de l’Afrique et le désenclavement de nombreuses régions.
Ce contrat avec Air Algérie n’est pas qu’une question de chiffres pour ATR, même si les 16 unités commandées représentent une part significative des 46 avions vendus par l’avionneur depuis le début de l’année. En Afrique, où les défis logistiques sont nombreux, la fiabilité opérationnelle d’un appareil comme l’ATR 72-600 en fait un outil stratégique pour des compagnies comme Air Algérie. Ce modèle est reconnu pour ses faibles coûts d’exploitation, sa consommation réduite en carburant, et sa capacité à opérer dans des environnements climatiques exigeants comme ceux rencontrés en Algérie ou ailleurs en Afrique. Air Algérie, en choisissant d’investir massivement dans ce type d’appareil, envoie un signal fort : le développement du réseau domestique et régional est désormais une priorité pour les compagnies aériennes en Afrique. L’investissement d’Air Algérie ne s’arrête pas là. Pour accompagner l’arrivée de cette nouvelle flotte, la compagnie va également se doter du tout premier simulateur de vol ATR 72-600 jamais installé en Afrique. Cet outil de formation, qui constitue un investissement stratégique en ressources humaines, permettra à Air Algérie de former ses pilotes sur place, tout en réduisant les coûts de formation à l’étranger et en renforçant l’autonomie technique de la compagnie.
À travers cette commande, Air Algérie ambitionne non seulement de moderniser sa flotte, mais aussi de jouer un rôle structurant dans la transformation du transport aérien en Afrique. Car si Air Algérie renforce aujourd’hui ses capacités, c’est pour mieux répondre aux attentes des voyageurs domestiques, mais aussi pour favoriser la mobilité interrégionale sur l’ensemble du territoire africain. Dans un contexte où le développement des liaisons aériennes est crucial pour l’intégration économique du continent, l’initiative d’Air Algérie pourrait bien inspirer d’autres compagnies du continent. En misant sur les ATR 72-600, Air Algérie fait le choix d’un avion conçu pour l’Afrique, un avion capable d’atterrir sur des pistes courtes, peu équipées, souvent situées dans des régions reculées. Ce positionnement de niche, particulièrement adapté au tissu géographique algérien, confère à Air Algérie une longueur d’avance sur les autres compagnies africaines.