Ce qui devait être un début de vacances tranquille s’est transformé, pour plusieurs passagers d’Air Algérie, en une attente interminable à l’aéroport de Lyon. Alors que l’hiver approchait et que beaucoup rêvaient de retrouver leur famille au pays, un épisode neigeux exceptionnel en Algérie a complètement bouleversé leur voyage. Parmi les voyageurs concernés, un Algérien résidant en France raconte ce qui restera probablement comme l’une des journées les plus longues de son année.
Tout avait pourtant bien commencé. Avec ses valises parfaitement préparées et son passeport rangé dans sa poche, l’homme se rend tôt à l’aéroport, trois heures avant le décollage prévu pour 17 h 15. L’enregistrement se déroule sans difficulté, et rien ne laisse présager le moindre problème. Mais au moment où il pense rejoindre tranquillement la porte d’embarquement, une information tombée comme un couperet vient tout chambouler : l’avion qui doit assurer la liaison Lyon – Sétif est immobilisé sur le tarmac algérien. La raison surprend tout le monde. Non pas une panne, ni un souci administratif, mais de la neige, abondante et collante, qui a figé l’appareil et empêché son décollage depuis l’aéroport de Sétif.
La nouvelle circule rapidement parmi les passagers, qui s’interrogent, incrédules. L’homme confie qu’il s’attendait à profiter de paysages enneigés en Algérie, une rareté dans certaines régions, mais certainement pas à vivre lui-même les conséquences directes de ces intempéries. Pour lui, le voyage prenait déjà un tournant inattendu, et un sentiment d’inquiétude commençait à monter : ses vacances allaient-elles être compromises ?
Alors que les minutes deviennent heures, l’ambiance change du tout au tout dans la zone d’attente. Les panneaux affichent inlassablement le mot « retardé » tandis que les annonces restent floues, par manque d’informations provenant de l’Algérie. Des familles, des étudiants, des retraités et des voyageurs solitaires se retrouvent coincés dans une salle où les bancs se font vite trop rares. Certains tentent de trouver une place pour s’asseoir, d’autres tuent le temps sur leur téléphone, mais tous se posent la même question : quand allons-nous partir ?
Le voyageur raconte que c’est à ce moment qu’il a réellement craint d’assister à l’annulation pure et simple du vol. Il avait organisé son séjour depuis plusieurs semaines, avait prévenu ses proches de son arrivée, et s’imaginait déjà devoir rentrer chez lui sans même avoir embarqué. L’idée de passer la nuit dans l’aéroport, avec les néons blancs et le va-et-vient des agents au sol, lui semblait presque irréelle, mais se rapprochait de plus en plus de la réalité. « C’était pire que le consulat », ironise-t-il, pour souligner la lourdeur de l’attente et l’impuissance ressentie par tous les passagers.
Les heures s’étirent lentement, et ce n’est qu’après environ huit heures de blocage qu’une bonne nouvelle finit par tomber pour les passagers d’Air Algérie. L’avion, enfin dégagé de la neige à Sétif, est autorisé à reprendre son service. À Lyon, le soulagement est palpable. Même si le départ est repoussé jusqu’à minuit, personne ne se plaint plus : le simple fait d’avoir une heure d’embarquement suffit à redonner espoir. Lorsque les portes d’embarquement s’ouvrent, les passagers se pressent, heureux d’enfin pouvoir avancer vers leur destination.
Le vol Air Algérie ne se dirige finalement pas vers Sétif mais vers Annaba, une alternative choisie en raison des conditions météorologiques toujours difficiles sur les hauteurs sétifiennes. Les voyageurs atterrissent à 2 h du matin, épuisés mais soulagés. Pour notre témoin du jour, le périple se termine par une dernière course en taxi. Une heure plus tard, il franchit enfin la porte de chez lui, prêt à commencer ses vacances, avec huit heures d’aventure en plus à raconter à ses proches.
Cet épisode rappelle à quel point les conditions climatiques peuvent perturber les voyages, même sur des liaisons régulières et bien établies. La neige, aussi belle soit-elle, peut paralyser un aéroport en quelques heures. Pour ces passagers, ce long retard restera une mésaventure certes éprouvante, mais finalement chargée d’émotions et de soulagement.