Air Algérie : gravement accusés, des employés condamnés à de la prison ferme

Air Algérie Osra où réserver en France

Dans une affaire qui secoue les couloirs de la compagnie nationale, le Conseil judiciaire d’Alger a tranché. Air Algérie, déjà sous pression pour diverses polémiques, fait à nouveau la une avec une décision judiciaire tombée en fin de semaine, touchant directement ses propres structures internes. Ce dossier, qui mêle voyages douteux, falsification de factures et irrégularités autour des visas, a abouti à une sanction sans précédent : des employés d’Air Algérie condamnés à de la prison ferme, précisément à 24 mois d’incarcération, pour plusieurs infractions liées à leur gestion interne.

Au total, onze individus ont été poursuivis dans ce dossier, dont neuf employés condamnés affiliés à Air Algérie. Ces derniers sont accusés d’avoir organisé des séjours prétendument professionnels ou de loisirs pour des travailleurs, mais dans des conditions jugées très suspectes. Les destinations de ces voyages sont loin d’être anodines : la Tunisie, la Turquie, et même l’émirat de Dubaï. Or, derrière ces déplacements se cacheraient des pratiques opaques, notamment une inflation manifeste des factures relatives aux frais de séjour, point de départ de l’enquête judiciaire.

Les employés condamnés d’Air Algérie dans cette affaire ne sont pas des figures anonymes. Parmi eux, le secrétaire général du syndicat de la compagnie, le président du comité de participation ainsi que le président du comité des œuvres sociales ont vu leur peine réduite en appel : trois ans de prison ferme transformés en deux ans. À leurs côtés, le propriétaire d’une agence de voyages, désigné par les initiales “M.K”, a également écopé de la même sentence. D’autres employés condamnés dans cette affaire ont vu des peines allant d’un à deux ans de prison ferme prononcées à leur encontre, selon leur degré d’implication.

Cependant, tous les accusés n’ont pas été logés à la même enseigne. Certaines personnes, comme le commissaire aux comptes lié contractuellement à Air Algérie, identifié sous les initiales “B.M.”, ont été totalement acquittées. L’instance judiciaire n’a retenu aucune des charges initialement portées contre ces prévenus. Une décision qui vient souligner la complexité du dossier et la diversité des rôles dans la chaîne de responsabilités internes.

Les chefs d’accusation sont d’une gravité indiscutable : attribution de marchés contraires à la loi, abus de fonction manifeste, négligence professionnelle ayant entraîné des pertes financières notables, acceptation de faveurs non justifiées et implication directe ou indirecte dans la falsification de documents commerciaux. Tous ces faits sont inscrits dans les lois pénales et les textes de lutte contre la corruption, notamment dans la loi n°01/06 relative à la prévention et à la répression de la corruption.

Le parquet n’a pas ménagé ses efforts dans ce dossier. Lors des audiences, le procureur général a plaidé pour un durcissement des peines contre les principaux inculpés. Il a également exigé l’annulation des verdicts d’acquittement délivrés auparavant par le tribunal de Sidi M’hamed, proposant de les remplacer par des peines pouvant atteindre jusqu’à trois ans de prison ferme. Cette demande du parquet traduit la volonté des autorités judiciaires de faire de ce cas un exemple dans la lutte contre les abus et les détournements au sein des entreprises publiques.