Le tribunal correctionnel de Dar El Beïda, situé à Alger, a rendu son verdict dans une affaire judiciaire impliquant un ancien cadre dirigeant d’Air Algérie. Ce dernier, ancien porte-parole de la compagnie aérienne nationale, a été condamné à deux ans de prison ferme et à une amende de 200 000 dinars algériens. L’accusé était poursuivi pour la divulgation non autorisée de documents confidentiels et la diffusion de fausses informations via des plateformes de réseaux sociaux.
L’affaire, largement couverte par les médias, notamment le quotidien Ennahar, a attiré l’attention du public en raison de la nature sensible des faits reprochés. La divulgation de correspondances internes, considérées comme confidentielles, couplée à des accusations de cybercriminalité, met en lumière les dangers associés à la gestion des données dans une entreprise de la taille et de l’importance d’Air Algérie.
L’enquête qui a précédé la condamnation a débuté lorsqu’une page Facebook, intitulée « Aswate Jawia », a été repérée par les autorités. Cette page, dédiée à la diffusion d’informations internes de la compagnie aérienne, se distinguait par la publication de documents administratifs jugés sensibles. La piste numérique a rapidement permis de relier cette page au numéro de téléphone personnel de l’accusé, ce qui a conduit à une perquisition chez lui.
Au cours de cette perquisition, les enquêteurs ont saisi plusieurs équipements électroniques, dont un ordinateur et trois téléphones portables. L’analyse technique des appareils a permis de découvrir des correspondances administratives confidentielles, des rapports relatifs aux activités stratégiques d’Air Algérie, ainsi que des captures d’écran et des fichiers prouvant que des publications avaient été effectuées à partir d’outils numériques associés à l’accusé. Ces preuves ont été jugées suffisantes pour engager des poursuites judiciaires contre lui.
L’ancien cadre d’Air Algérie a nié auprès du juge près le tribunal de Dar El Beïda toute implication dans la gestion de la page Facebook incriminée. Lors du procès, il a soutenu que les fichiers trouvés sur ses appareils étaient liés à ses fonctions professionnelles. Selon lui, il les avait conservés à titre de référence personnelle et non dans l’intention de les diffuser publiquement. Il a également évoqué la possibilité d’une manipulation interne, suggérant que des tensions au sein de la compagnie auraient pu être à l’origine d’un piratage de ses comptes. Il a souligné que certaines des preuves présentées par l’accusation, notamment les captures d’écran et les messages, pouvaient avoir été falsifiées dans le but de nuire à sa réputation.
Cependant, malgré les arguments de défense, le tribunal a estimé que les preuves recueillies au cours de l’enquête, telles que les documents sensibles retrouvés sur les équipements électroniques de l’accusé et les analyses techniques des publications effectuées, étaient accablantes. Le tribunal a ainsi jugé que l’implication de l’ex-cadre d’Air Algérie dans la fuite de données et la diffusion d’informations confidentielles était clairement établie.
Cette affaire soulève des questions importantes sur la sécurité des informations au sein d’entreprises stratégiques comme Air Algérie, où la gestion des données sensibles est un enjeu crucial. Elle met en lumière les risques associés à la manipulation d’informations internes et les conséquences juridiques qui peuvent découler de leur divulgation non autorisée. Dans un contexte où la cybercriminalité est en constante évolution, cette condamnation rappelle la nécessité pour les entreprises, en particulier celles opérant dans des secteurs sensibles, d’adopter des mesures de sécurité renforcées pour protéger leurs données et prévenir toute fuite.
Pour Air Algérie, cette affaire constitue également un défi en termes de gestion de sa réputation et de sa politique de sécurité informatique. L’entreprise, qui représente un symbole de l’aviation nationale, se voit confrontée à un problème de confiance qui pourrait avoir des répercussions à la fois sur sa crédibilité et sur la protection de ses informations internes.
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