Air Algérie : les cadres de l’État invités à voyager en classe économique

Air Algérie influenceuse demi-tour

Le ministre des Finances, Laaziz Faid, a dévoilé un ensemble de mesures destinées à rationnaliser les dépenses publiques, marquant ainsi une nouvelle étape dans la politique de rigueur budgétaire engagée par le gouvernement. Parmi les dispositions les plus marquantes, l’instruction imposant aux cadres de l’État de voyager exclusivement en classe économique avec Air Algérie suscite une attention particulière.

Dans une note adressée aux responsables des portefeuilles budgétaires, Faid rappelle l’importance de la rationalisation des finances publiques, la qualifiant de priorité stratégique. « Il est essentiel d’adopter des pratiques de gestion plus efficientes pour lutter contre le gaspillage et garantir une utilisation optimale des fonds publics », a-t-il affirmé.

La mesure phare de cette initiative concerne la limitation des frais liés aux déplacements des hauts responsables. Désormais, les voyages en classe affaires ne seront plus pris en charge par l’État, sauf en cas d’exception dûment justifiée. L’objectif est double : réduire les coûts et promouvoir l’exemple d’une administration sobre et responsable. La compagnie nationale Air Algérie, qui bénéficie déjà d’un soutien public, est ainsi placée au cœur de cette politique d’optimisation des ressources.

Cette décision s’inscrit dans un cadre plus large de réduction des dépenses de fonctionnement des administrations. Le ministre a ainsi ordonné une maîtrise stricte des frais annexes tels que l’électricité, l’eau et les communications, tout en imposant une limitation des dépenses liées aux fournitures de bureau, abonnements à la presse et frais de représentation.

Le gouvernement met également un coup d’arrêt à la création d’établissements publics sous tutelle qui génèrent des coûts excessifs. À ce titre, Laaziz Faid a appelé à préférer le redéploiement des effectifs existants plutôt que d’alourdir la masse salariale de l’État. Les établissements publics à caractère administratif devront, quant à eux, rationaliser leurs ressources et générer des revenus sans compromettre la qualité des services offerts aux citoyens.

Une autre mesure clé concerne le recouvrement des ressources publiques. Le ministre a demandé l’élaboration de feuilles de route pour optimiser les recettes fiscales et suivre leur mise en œuvre avec rigueur. L’objectif affiché est d’accroître l’efficacité des collectes fiscales tout en garantissant une meilleure traçabilité des flux financiers.

Enfin, pour assurer l’efficacité de ces mesures, Faid insiste sur la mise en place effective des contrats d’objectifs et de performance. Ces engagements permettront d’évaluer avec précision l’impact des réformes engagées et d’ajuster les politiques en fonction des résultats obtenus.

Ces mesures marquent un tournant dans la gestion des finances publiques en Algérie. En imposant une discipline budgétaire accrue, l’État espère à la fois réduire les dépenses superflues et améliorer la transparence dans la gestion des fonds publics. Reste à voir si ces efforts porteront leurs fruits et si l’exemple donné par les hauts responsables encouragera une meilleure gouvernance à tous les niveaux de l’administration.

Par ailleurs, cette nouvelle directive pourrait avoir un impact sur l’image des cadres de l’État, habitués à un certain confort lors de leurs déplacements en première classe Air Algérie. Si l’idée d’une plus grande sobriété budgétaire est largement approuvée par la population, certains acteurs du secteur public s’interrogent sur la faisabilité à long terme de ces restrictions, notamment en ce qui concerne la nécessité de certains voyages de haut niveau.

En définitive, ces mesures illustrent la volonté du gouvernement d’inscrire l’Algérie dans une dynamique de gestion plus responsable des finances publiques. Le succès de cette stratégie dépendra de son application rigoureuse et de la capacité des différents acteurs à s’adapter à ces nouvelles exigences, tout en veillant à ne pas nuire à l’efficacité de l’administration et au bon fonctionnement des services publics.

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