Air Algérie : les voleurs de bagages enfin identifiés

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Deux agents affectés à la gestion des bagages à l’aéroport international Houari Boumediene d’Alger ont été identifiés grâce aux enregistrements des caméras de surveillance, après avoir été surpris en flagrant délit de vol. Ces images, enregistrées dans les zones réservées au personnel, montrent clairement l’un des employés en train d’ouvrir des valises appartenant à des passagers du vol en provenance de Dubaï. Les objets volés étaient ensuite placés dans un sac à dos gris, caché à l’intérieur d’un vestiaire. Pendant ce temps, son collègue faisait le guet pour éviter toute intrusion.

Ce qui choque le plus dans cette affaire, c’est que les deux individus étaient précisément chargés de la sécurité et du traitement des effets personnels des voyageurs. Une position de confiance, trahie de façon flagrante. Lors de l’audience, la représentante légale d’Air Algérie a rappelé cette responsabilité, soulignant que la compagnie s’est constituée partie civile dans cette affaire.

Les deux agents impliqués ont été identifiés comme « B. Ryane Ahmed » et « S. Sid Ali », selon Ennahar. Une procédure de comparution immédiate a été engagée à l’encontre de ces voleurs des bagages Air Algérie, après que les services de sécurité de l’aéroport ont confirmé les soupçons à l’aide des images de vidéosurveillance. Le parquet a requis contre chacun d’eux une peine de six années de prison ferme, assortie d’une amende de 500 000 dinars.

Dans les vidéos examinées par les enquêteurs, « S. Sid Ali » est clairement vu en train d’ouvrir les bagages des passagers du vol de Dubaï, puis de prendre certains objets pour les ranger discrètement dans son sac. Trois valises, retrouvées au sol dans le même local, ont aussi été saisies par les forces de l’ordre. De son côté, « B. Ryane Ahmed » apparaît à l’image en train de surveiller les alentours, veillant à ce qu’aucune autre personne ne surprenne son collègue pendant l’opération.

La fouille du sac à dos de « S. Sid Ali » a permis de retrouver plusieurs objets déclarés perdus : trois téléphones haut de gamme, deux montres de luxe – dont une Rolex en argent – ainsi qu’une montre connectée, en plus d’un portefeuille rouge vide. Les trois valises abandonnées ont été formellement reconnues par des collègues des accusés, ce qui renforce encore davantage les charges.

Face au tribunal, les deux prévenus ont nié toute responsabilité. « B. Ryane Ahmed » a affirmé qu’il n’était en poste que depuis quinze jours et qu’il n’avait rien vu de suspect durant son service. De son côté, « S. Sid Ali » a prétendu avoir simplement refermé certaines valises sur ordre de sa hiérarchie, notamment celles arrivant ouvertes, et a nié avoir transféré des objets d’un bagage à un autre.

Un cadre supérieur, témoin lors de l’audience, a tenté de défendre les deux hommes, rappelant qu’ils avaient par le passé retrouvé une valise contenant une importante somme en devises, qu’ils avaient immédiatement restituée, permettant au propriétaire de la récupérer dans les règles.

Malgré les éléments accablants, la représentante d’Air Algérie a admis que la compagnie ne pouvait pas, à ce stade, prouver un préjudice direct. Elle a expliqué ne pas avoir encore eu accès aux enregistrements vidéo ni reçu de plaintes officielles de passagers concernant cette affaire. Elle a néanmoins réclamé 200 000 dinars de dommages et intérêts à titre préventif, soulignant que cette affaire ternit sérieusement l’image de la compagnie nationale.

L’affaire des voleurs de bagages Air Algérie a suscité une vive réaction sur les réseaux sociaux, nombre d’internautes exprimant leur colère face à ces abus dans un service censé être irréprochable. Ce scandale soulève une fois de plus la question de la sécurité et de l’intégrité dans les zones sensibles des aéroports. Le jugement, très attendu, pourrait bien marquer un tournant dans la lutte contre les vols de bagages en Algérie.

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