Dans un contexte où la modernisation du secteur du transport aérien figure parmi les priorités stratégiques du gouvernement algérien, le ministre des Transports, Said Sayoud, a profité de sa présence au Centre international de conférences (CIC) Abdelatif Rahal d’Alger pour dresser un état des lieux de la compagnie nationale Air Algérie. Cette intervention s’est déroulée en marge de la rencontre tenue entre le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, et les chefs d’entreprises, dans le cadre d’une stratégie globale visant à dynamiser l’économie nationale à travers des réformes multisectorielles.
Lors de cette prise de parole, le ministre a mis en lumière les efforts en cours pour doter la compagnie aérienne d’un parc aérien compétitif, capable de répondre à la fois aux exigences de la connectivité régionale et aux ambitions internationales de l’Algérie. Said Sayoud a ainsi indiqué que des démarches concrètes ont été entreprises pour renforcer la flotte d’Air Algérie à court, moyen et long terme. « Il y a la location de plusieurs avions pour renforcer la flotte existante. Nous attendons la réception de 16 appareils neufs et il y a des négociations pour l’achat de deux nouveaux avions. Il y a un programme pour renforcer la flotte aux horizons 2030 et 2040, avec d’autres avions pour que cette compagnie se hisse au niveau demandé », a-t-il expliqué.
Ce plan de développement repose donc sur trois axes principaux : la location à court terme d’aéronefs pour combler les besoins immédiats, la réception d’appareils neufs commandés précédemment et l’ouverture de nouvelles négociations pour l’acquisition supplémentaire d’avions modernes. La commande initiale de 16 appareils, passée en 2023 auprès des constructeurs Boeing et Airbus, constituait déjà un tournant stratégique majeur pour Air Algérie. Elle visait à renouveler une flotte vieillissante et à améliorer la qualité des services, tant sur le plan technique que commercial.
Cependant, les autorités ne comptent pas s’arrêter là. Le retour sur le marché pour l’achat de deux nouveaux avions témoigne de la volonté de poursuivre l’élan de transformation de la compagnie nationale. Ces acquisitions sont perçues comme un levier important pour améliorer la ponctualité des vols, étendre le réseau de destinations, et répondre à la demande croissante de la diaspora algérienne ainsi que du secteur touristique en pleine évolution.
La projection vers 2030 et 2040 suggère une vision à long terme, dans laquelle Air Algérie ne serait plus seulement une compagnie de service public mais un acteur régional majeur, capable de rivaliser avec d’autres transporteurs africains et moyen-orientaux. Ce programme s’inscrit dans une politique plus large de redéploiement logistique, incluant le développement des aéroports, la digitalisation des services, et la montée en compétence des ressources humaines.
À travers cette déclaration, Said Sayoud a également voulu rassurer l’opinion publique sur la détermination du gouvernement à moderniser un secteur parfois critiqué pour son manque d’efficacité et son incapacité à suivre le rythme des standards internationaux. En s’adressant aux médias au cours de cet événement économique d’envergure nationale, il a inscrit son message dans une dynamique de transparence et de projection vers l’avenir.
Le discours du ministre n’a pas uniquement été technique ; il s’inscrivait aussi dans une logique de mobilisation autour d’un projet d’envergure. Il s’agit désormais pour Air Algérie de concrétiser ces ambitions, en relevant les défis opérationnels liés à la maintenance, à la gestion des lignes internationales et à la compétitivité tarifaire. La location temporaire de certains avions constitue une solution transitoire, tandis que les livraisons attendues et les nouveaux achats devraient consolider les fondations d’une transformation durable.
En évoquant cette feuille de route ambitieuse lors d’un moment aussi symbolique que la rencontre du chef de l’État avec les forces économiques du pays, Said Sayoud a placé le secteur du transport aérien au cœur des réformes structurelles en cours. Une manière de souligner que l’avenir d’Air Algérie, bien au-delà des avions commandés, se joue désormais sur la capacité à faire évoluer une culture de gestion, à innover dans l’expérience client et à s’insérer durablement dans les flux aériens internationaux.
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