Un ancien commandant de bord d’Air Algérie, Mbarek Mimouni, a récemment partagé l’une des expériences les plus éprouvantes de sa carrière dans une interview diffusée sur la chaîne DZ News TV. L’atterrissage par mauvais temps est un défi redouté pour tout pilote de ligne, et l’histoire du commandant Mimouni illustre parfaitement les risques et les décisions cruciales auxquelles les pilotes sont confrontés, notamment lorsqu’ils volent dans des régions où les conditions météorologiques peuvent changer brutalement.
Le vol en question a débuté à Alger, avec pour destination Abidjan en Côte d’Ivoire, avant de continuer vers Bamako, la capitale malienne. Dès l’arrivée à Abidjan, l’équipage a dû faire face à des conditions climatiques particulièrement difficiles, bien que ce ne fût que le début d’une série de défis. « C’était un vol très difficile. À l’atterrissage à l’aéroport d’Abidjan, nous étions confrontés à des conditions météo extrêmes », raconte l’ex commandant de bord Air Algérie. Toutefois, ce qui l’attendait à Bamako allait être encore plus redoutable.
Le capitaine Mbarek Mimouni, avec son expérience et son sang-froid, a dû prendre une décision capitale : poursuivre son vol ou attendre le lendemain. « Après avoir pesé le pour et le contre, j’ai pris la décision de poursuivre le vol. Mais c’était une décision mûrement réfléchie, car je savais très bien ce que je faisais », explique-t-il. À ce moment-là, le choix du commandant de bord ne relevait pas d’un simple calcul de convenance, mais d’une évaluation approfondie des risques associés à la météo, aux distances entre les aéroports de déroutement, et à la sécurité de tous les passagers à bord.
La situation était complexe en raison de la distance importante entre les aéroports de la région, un facteur que les pilotes doivent impérativement prendre en compte lors de leur préparation. Contrairement à l’Europe, où les aéroports sont nombreux et proches les uns des autres, en Afrique, les aéroports de déroutement peuvent être loin, ce qui complique les manœuvres en cas de besoin. « Ce n’est pas comme l’Europe, où il y a l’embarras du choix d’aéroports proches pour le déroutement », souligne Mbarek Mimouni. Une telle réalité géographique exige une planification minutieuse, et le commandant avait anticipé cette difficulté en prévoyant un supplément de carburant dès le départ d’Alger, afin de pouvoir faire face à un éventuel déroutement.
Arrivé à Bamako, malgré une météo capricieuse et des conditions de vol qui auraient pu décourager bien des équipages, Mimouni a réussi un atterrissage difficile mais réussi. « C’était un atterrissage extrêmement compliqué », confie-t-il. En effet, ce jour-là, deux autres avions, l’un d’Air France et l’autre de Royal Air Maroc, ont dû dérouter leurs vols en raison de l’intensité des conditions météorologiques. Les équipages de ces vols ont été contraints de se poser dans d’autres aéroports, notamment à Niamey, au Niger, pour garantir la sécurité des passagers et éviter tout risque lié à une tentative d’atterrissage dans des conditions trop périlleuses.
Le commandant Mimouni tient à rappeler l’importance de ne jamais sous-estimer les conditions climatiques, en particulier en Afrique. Les aéroports internationaux sont souvent éloignés les uns des autres, ce qui complique les options de déroutement en cas de conditions extrêmes. C’est pourquoi, pour garantir la sécurité de chaque vol, il est impératif de prévoir un supplément de carburant. Cela permet de s’assurer que l’avion puisse atteindre un aéroport de substitution si jamais l’atterrissage à destination devient impossible en raison des intempéries.
Cette expérience partagée par le commandant de bord Air Algérie met en lumière non seulement la complexité du métier de pilote de ligne, mais aussi l’importance de la préparation en amont. En effet, chaque vol est une aventure à part entière, qui nécessite une attention particulière aux détails, une gestion rigoureuse des risques, et une capacité à réagir rapidement face à des imprévus. Pour les pilotes, la sécurité n’est pas une option, c’est une priorité absolue, et chaque décision prise peut faire la différence entre un vol réussi et un échec tragique. Les conditions météorologiques en Afrique, avec des distances souvent considérables entre les aéroports et des imprévus fréquents, rendent cette préparation d’autant plus cruciale. C’est pourquoi chaque vol, aussi routinier soit-il, demeure un défi de taille pour ceux qui en ont la responsabilité.
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