Air France se retrouve sous les projecteurs pour une raison peu flatteuse

Air France demi-tour odeur suspecte vol dérouté

Air France se retrouve aujourd’hui sous les projecteurs pour une raison peu flatteuse. Selon les toutes dernières données publiées par Flightradar, Air France figure parmi les compagnies les moins ponctuelles d’Europe, une position inconfortable qui suscite l’inquiétude dans le secteur du voyage. Alors que le public pourrait croire que les compagnies low-cost seraient les plus sujettes aux retards, les chiffres démontrent une réalité inversée : Air France se place en deuxième position du classement européen des compagnies aériennes les moins ponctuelles. Ce constat, très désagréable pour Air France, pourrait avoir des répercussions notables sur sa réputation, alors même que les clients du voyage en Europe deviennent de plus en plus exigeants en matière de fiabilité.

Avec 22,6 % de ses vols en retard, Air France est devancée uniquement par TAP Portugal, qui atteint un taux de 37 %. Suivent de près Swiss International, Finnair, Ryanair et Easyjet. L’ironie de la situation réside dans le fait que les transporteurs low-cost, souvent pointés du doigt pour leur manque de confort ou de services à bord, affichent pourtant de meilleurs résultats en termes de régularité. Ryanair, par exemple, opère près de 371.000 vols, soit presque quatre fois plus qu’Air France, qui en compte environ 102.000, tout en maintenant des taux de retard et d’annulation inférieurs.

L’année dernière déjà, les retards cumulés au départ de la France avaient totalisé plus de 7 millions de minutes, soit l’équivalent de 14 années entières perdues dans les salles d’embarquement. Un passager sur cinq avait connu un retard supérieur à 15 minutes, et 1 % des vols avaient été annulés. En 2025, la tendance ne semble pas s’améliorer pour Air France, qui voit ainsi son nom associé à cette statistique préoccupante à trois reprises : Air France est concernée par les retards, Air France affiche un taux d’annulation non négligeable, et Air France fait l’objet de comparaisons défavorables face aux compagnies concurrentes.

Concernant les annulations de vols, Air France n’est pas la plus touchée, mais figure néanmoins à la 9ᵉ position, avec 0,88 % d’annulations sur 102.000 vols. Ce taux reste plus élevé que celui de compagnies comme Ryanair (0,29 %), Easyjet (0,45 %) ou Vueling (0,65 %), qui pourtant traitent un volume de vols bien plus important. Finnair détient la palme des annulations, avec 3,3 % sur plus de 43.000 vols, suivie de KLM et British Airways. Ces données soulignent encore une fois que les grandes compagnies traditionnelles, dont Air France, peinent à rivaliser avec les modèles agiles des compagnies à bas coût.

Selon Imane El Bouanani, Responsable Juridique chez Flightright, « le moindre grain de sable peut modifier le plan de vol d’un appareil et entraîner des retards voire des annulations », ce qui explique en partie les difficultés rencontrées. Toutefois, elle précise également que « les low-cost tels que EasyJet et Ryanair assurent davantage leurs vols que les grandes compagnies historiques », ce qui remet en question certains préjugés tenaces dans l’univers du voyage.

Pour les passagers, une lueur d’espoir subsiste néanmoins grâce au règlement 261/2004 de l’Union européenne. Celui-ci permet, sous certaines conditions, de percevoir une compensation en cas de vol annulé ou retardé de plus de trois heures. Les montants varient en fonction de la distance du trajet : 250 euros pour un vol de moins de 1.500 km, 400 euros pour un vol compris entre 1.500 et 3.500 km, et jusqu’à 600 euros pour les vols les plus longs.

Mais cette protection pourrait bien être remise en question. Une révision des seuils d’indemnisation est envisagée par les autorités européennes, et elle risque de se faire au détriment du consommateur. Alors que cette réforme prend forme, Air France, déjà fragilisée par des statistiques peu reluisantes, devra peut-être faire face à une nouvelle vague de critiques si la confiance des voyageurs venait à s’éroder davantage.