Une alerte sanitaire déclenchée en France autour d’un produit de consommation a récemment traversé les frontières pour semer l’inquiétude en Algérie. Au centre de cette alerte : un sachet de truite saumonée fumée de 120 grammes. Ce produit, initialement commercialisé dans des enseignes telles qu’Intermarché et Auchan, a été retiré de la vente en raison d’un risque avéré de contamination par la Listeria monocytogenes, une bactérie potentiellement mortelle. Si cette opération de retrait concerne directement le marché français, ses répercussions pourraient bien affecter les consommateurs algériens, notamment en raison de la circulation informelle de ce type de denrées entre les deux rives de la Méditerranée.
L’Association de protection et d’orientation du consommateur et son environnement (APOCE) a immédiatement réagi à cette alerte, en mettant en garde les consommateurs en Algérie, contre ce produit vendu de France. Bien que le rappel du produit venu de France n’ait pas été officialisé en Algérie, l’APOCE estime qu’il existe un risque réel de voir cette truite saumonée se retrouver dans les foyers algériens. Le vecteur de cette potentielle contamination ? Les fameux « cabas », ces valises pleines de produits alimentaires achetés en Europe puis introduits en Algérie de manière non déclarée, souvent par le biais de voyageurs ou de revendeurs informels. Ce circuit parallèle d’importation, bien connu dans les marchés algériens, permet de contourner les circuits officiels et échappe ainsi à tout contrôle sanitaire ou traçabilité.
Le lot concerné par le rappel a été signalé pour une contamination possible par la Listeria monocytogenes, une bactérie redoutée du secteur agroalimentaire. Cette bactérie peut entraîner la listériose, une maladie infectieuse grave, en particulier chez les femmes enceintes, les personnes âgées et les individus immunodéprimés. Dans certains cas, les symptômes peuvent se limiter à une fièvre ou des troubles digestifs, mais la maladie peut évoluer vers des formes sévères comme une septicémie, des atteintes neurologiques, voire un décès. Ce qui rend la listériose d’autant plus dangereuse, c’est qu’elle peut mettre plusieurs semaines à se déclarer, rendant le lien avec la consommation du produit initial difficile à établir.
Face à ce constat, l’APOCE recommande aux consommateurs algériens d’adopter la plus grande prudence. Toute personne ayant ramené ou acheté ce type de produit en dehors des circuits officiels est invitée à s’en débarrasser immédiatement. L’association rappelle que même si le produit a été acheté en dehors des grandes surfaces françaises, cela ne le rend pas pour autant sans risque. La bactérie en question n’a pas besoin de conditions extrêmes pour se développer, et l’absence de respect de la chaîne du froid lors du transport, surtout dans le cadre informel, augmente considérablement les dangers.
Cette situation met en exergue les risques récurrents liés aux circuits parallèles d’importation de denrées alimentaires. En Algérie, ces pratiques sont courantes, notamment en ce qui concerne les produits européens jugés plus qualitatifs ou tout simplement absents des étals locaux. Cependant, ces marchandises, bien qu’attirantes, échappent aux règles strictes de sécurité alimentaire, à la réglementation douanière et aux normes sanitaires imposées aux produits commercialisés légalement sur le territoire national.
L’APOCE, dans ses différentes communications, insiste sur la nécessité de sensibiliser le public à ces risques invisibles. Elle invite également les autorités compétentes à renforcer les contrôles aux frontières et à multiplier les campagnes de prévention pour éviter que de tels produits à risque ne se retrouvent dans les assiettes des consommateurs algériens. L’alerte actuelle autour de la truite saumonée fumée n’est pas un cas isolé. Elle s’inscrit dans une série d’incidents similaires ayant touché des produits d’importation non régulée ces dernières années. À chaque fois, la problématique de la chaîne du froid, de l’étiquetage et du suivi des lots revient sur la table, sans que des solutions durables soient véritablement mises en œuvre.
Alors que la vigilance s’impose face à cette nouvelle menace, l’APOCE continue de jouer son rôle de sentinelle, appelant les citoyens à faire preuve de responsabilité dans leurs habitudes de consommation. La santé publique reste en jeu, et un simple achat non encadré peut parfois avoir des conséquences lourdes.
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